Automobile

À l’annonce des résultats de Valeo, les salariés auraient pu être rassurés. Dans un climat plus que morose pour le secteur automobile, le groupe tricolore s’en sort avec une marge opérationnelle à 4,5 % au premier semestre et des prises de commandes en progression de 30 %. Mais derrière ces chiffres flatteurs, l’inquiétude est vive chez les salariés pour l’avenir industriel du groupe en France. Rencontre avec Denis Bréant, délégué syndical CGT du site Valeo de Mondeville.

À Douvrin, le moteur s’arrête. Stellantis vient d’annoncer l’arrêt officiel de la production thermique sur son site historique. Derrière le vernis de la « transition électrique », c’est tout un pan de l’histoire industrielle du Pas-de-Calais qui s’efface. Et un nouvel avenir qui peine à s’imposer.

Une nouvelle étude vient confirmer l’érosion – et c’est peu dire – de la filière automobile en France. Publiée cette semaine par l’institut Xerfi, elle anticipe la suppression de 75 000 emplois d’ici à 2035, soit 22 % des effectifs du secteur. En cause : la chute de la production nationale, des exigences de rentabilité toujours plus élevées et, bien sûr, les délocalisations massives.

Le rachat de l’entreprise Safra (Société Albigeoise de Fabrication Réparations Automobile), fleuron de la mobilité décarbonée basée à Albi, par le groupe chinois Wanrun, a fait l’effet d’un petit séisme dans le paysage industriel français.

En orchestrant une compétition entre des centaines de constructeurs automobiles, la Chine a misé sur une sélection industrielle impitoyable. Une méthode qui forge des champions à bas coûts, au détriment de la rentabilité financière classique.