Le déluge de bombes sur la bande de Gaza n’a pas d’équivalent dans l’histoire récente. Selon l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Israël a largué plus de 100 000 tonnes d’explosifs en l’espace d’un an, dépassant les chiffres des bombardements de Londres et Dresde pendant la Seconde Guerre mondiale.
Des chiffres terribles
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Entre le 7 octobre 2023 et le 24 avril 2024, environ 70 000 tonnes de bombes ont été larguées sur Gaza, suivies d’un volume similaire de mai à octobre 2024. À titre de comparaison, les bombardements de Londres ont totalisé 18 300 tonnes, ceux de Hambourg environ 8 500 tonnes et Dresde 3 900 tonnes, pendant les campagnes de bombardements alliés de 1945. Cette intensité des frappes aériennes transforme littéralement Gaza en champ de ruines, accumulant 42 millions de tonnes de débris.
Les conséquences humaines sont tragiques : plus de 43 000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, et plus de 100 000 blessés. Ces chiffres, terribles, illustrent l’ampleur du désastre dans une zone densément peuplée et confinée. Les infrastructures civiles sont en grande partie détruites, avec des quartiers entiers rasés. La survie devient un défi quotidien pour les habitants, confrontés à une situation insoutenable. Le blocus imposé à Gaza, déjà asphyxiée par les bombardements, limite strictement l’accès aux biens de première nécessité comme la nourriture, l’eau et les médicaments.
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Le blocus du désespoir
Plus d’un million de Palestiniens se trouvent regroupés à Rafah, dans des conditions précaires, manquant de tout. La situation est d’autant plus dramatique que les ressources, en particulier l’eau potable et les soins médicaux, sont devenues extrêmement rares. La situation humanitaire dans les centres de réfugiés est critique, avec des conditions d’hygiène dégradées qui exposent la population à des risques épidémiques. Face à cette situation de crise extrême, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de cesser ses opérations militaires dans la région de Rafah, dans le cadre d’accusations de génocide formulées par des organisations internationales.
Pourtant, malgré cette injonction et une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat, les frappes se poursuivent, dont les appels à l’aide résonnent sans écho auprès des grandes puissances internationales. La situation à Gaza soulève des questions cruciales pour le droit international et les responsabilités des États.
La destruction systématique des infrastructures civiles, l’isolement des populations et le manque d’accès à des secours d’urgence font réagir la communauté internationale, qui peine toutefois à imposer un cessez-le-feu durable. Les instances internationales, malgré leurs résolutions, semblent impuissantes à prévenir cette escalade de violence qui remet en cause les principes mêmes du droit humanitaire.
Plus qu’une crise régionale, la situation pose un défi aux principes mêmes de la protection des civils et de l’application du droit humanitaire international ; comment, face à une catastrophe d’une telle ampleur, empêcher que Gaza devienne un symbole de l’échec des garanties internationales en temps de guerre ?