Puis, à deux reprises, elle repoussait le vote de ce fameux Conseil. Jamais deux sans trois, cette fois, elle a repoussé sa décision à de nouvelles enquêtes, peut-être pour vérifier que l’ONU avait eu raison d’exiger, le 18 septembre, la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens dans les 12 mois et la prise de sanctions contre Israël.
Des choix politiques d’exclusion
Il avait fallu moins de temps pour qu’en 2022, les clubs de football et les équipes nationales russes soient suspendus de toutes les compétitions par la FIFA et l’UEFA après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ici, la FIFA se comporte en complice honteuse du gouvernement israélien d’extrême droite. Et on ne peut pas dire que les États comme la France soient plus propres en la matière malgré les gonflements de torse du Président français lorsque nos soldats sont tirés comme à la foire par Tsahal.
313 tués, des dizaines d’amputés par balle
La FIFA, les grands organismes sportifs et grands clubs, qui devraient porter des valeurs de fraternité entre joueurs de toutes nationalités, ne s’en sortent pas mieux. Depuis la relance de la guerre totale, l’armée israélienne a en effet tué 313 footballeurs palestiniens dans l’indifférence crasse du monde footballistique.
Le dernier tué, Majdy Salem, jeune milieu de terrain de 20 ans, est mort lors d’une attaque sans précédent sur la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, tuant 18 personnes. Le jour même où les dirigeants de la FIFA décidaient de ne rien faire en attendant une énième enquête.
Que dire aussi des dizaines de footballeurs palestiniens, amputés par les balles à fragmentation de Tsahal, selon des directives gouvernementales, dans le silence honteux de la FIFA ?
De nombreuses raisons d’exclure
En mars, la Fédération palestinienne de Football (PFA) a demandé à la FIFA l’exclusion de l’IFA (Fédération Israélienne de Football), évoquant :
- L’assassinat par Israël d’au moins 92 footballeurs palestiniens (313 aujourd’hui) ;
- La destruction de toutes les infrastructures sportives dans la Bande de Gaza ;
- L’absence de lutte sérieuse contre la discrimination et le racisme anti-palestiniens dans l’État israélien, notamment revendiqués par une partie des supporters du Beitar Jérusalem Football Club ;
- L’intégration dans la ligue nationale israélienne de clubs issus de colonies en territoire palestinien occupé, en violation du droit international et des résolutions des Nations unies.
Alors, si le 10 octobre au soir, certains se sont réjouis de voir l’équipe de France de Football battre Israël 4-1 à Budapest (Hongrie) pour la Ligue des Nations, l’essentiel ne résidait pas dans cette victoire sportive.
Le problème est que la rencontre ait eu lieu, comme si de rien n’était.