Hervé Poly

Le président chinois était en visite, il y a peu, à Budapest. On sait que le président hongrois est décrié à Bruxelles pour son régime autoritaire, mais surtout pour ses bonnes relations avec la Russie et la Chine. Rien n’y fait, Viktor Orbán poursuit ses choix politiques et prépare activement la présidence de l’Union européenne qui sera assurée par la Hongrie au second semestre de cette année.

Le géant chinois BYD est devenu en d’année dernière le plus gros producteur de voitures électriques au monde. L’ancien ministre grec des Finances, Yánis Varoufákis, aujourd’hui professeur d’université, pointe les impasses de l’UE qui refuse de reconnaître son manque d’investissement et ses nombreux retards technologiques pris sur la Chine. Un enjeu que les États européens feraient bien de prendre à bras-le-corps, plutôt que de blâmer la Chine et d’accroître leurs dépenses essentiellement dans les technologies militaires.

Une décennie de perdue, c’est ce qui hante la première puissance économique devenue le malade de l’Union européenne. On note, selon de nouvelles études, une incapacité à protéger le secteur industriel allemand au vu des prix records de l’énergie. C’est le cas de la chimie en plein marasme depuis deux ans.

Quoi qu’en disaient faussement certains “experts” de plateaux TV, la perte de Bakhmut a été fatale pour la contre-offensive des forces armées ukrainiennes (AFU). Elle a entraîné la chute rapide d’Avdiivka, qui a eu les conséquences désormais observables. Depuis, par grignotage systématique, kilomètres par kilomètres, la poussée russe semble irrésistible au Nord et à l’Ouest du Donbass. En infériorité numérique et d’artillerie, l’AFU ne cesse de reculer.

L’année 1999 est dans toutes les mémoires serbes. C’est l’année des bombardements criminels de l’OTAN qui ont duré deux mois et demi, tuant environ 2 000 civils. L’OTAN en a profité pour dépecer le pays, détachant un énorme morceau de son territoire, appelé Kosovo. Longtemps malmenée par les forces occidentales, notamment l’Allemagne, la Serbie est aujourd’hui soutenue par la Russie et pourrait voir les portes des BRICS+ s’ouvrir. La visite de Xi Jinping semble être pour Belgrade une bonne nouvelle ; à terme, la capitale pourrait être la puissance économique des Balkans.