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Plan de liquidation à Auchan

Une riposte à construire

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Mise à jour le 22 novembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Auchan Grande distribution Social

L’annonce de 2 489 suppressions d’emplois directs à Auchan, entrainant celles de 800 de ses prestataires, suscite des réactions outragées dans tous les partis, tous les syndicats, toute la presse. Un chœur unanime en apparence. On se tromperait à le croire.

À commencer par l’émoi du Premier ministre Michel Barnier qui, à propos des plans sociaux chez Michelin et Auchan veut savoir ce que les deux groupes ont « fait de l’argent public qu’on leur a donné ».

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100 milliards versés avec interdiction de contrôler

Une déclaration qui fait bondir puisque cela fait 11 ans que les élus de droite comme ceux du PS, qui ont inventé le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), sont interpellés à longueur d’année sur cette aide anti-sociale au patronat donnée sans aucune contrepartie.

Remplacée depuis janvier 2019 (sauf pour Mayotte) par un allègement des cotisations sociales pour les employeurs, la mesure a coûté plus de 100 milliards d’euros offerts sans obligations aux patrons.

Mieux (!), depuis juillet 2013 les instructions transmises à l’administration fiscale énoncent que l’utilisation du CICE ne sera pas contrôlée par l’administration fiscale. Jouer les ingénus aujourd’hui relève donc de la plus crasse hypocrisie.

D’autant qu’il y a des précédents puisqu’en 2019, la CGT assignait le groupe Carrefour en justice pour avoir touché des centaines de millions de crédits d’impôt tout en supprimant près de 2 000 emplois. En 2021, Auchan, après avoir touché 500 millions d’aides, licenciait 1 557 salariés.

Une pratique appliquée un peu partout, mais notamment dans d’autres grands groupes comme Sanofi.

Le bal des faux-culs

Depuis 11 ans, ceux qui ont participé aux différents gouvernements ou les ont soutenus, sont responsables et coupables. Et Xavier Bertrand, Président de la Région des Hauts-de-France, peut bien pleurer aujourd’hui sur le sort des salariés d’Auchan… il en est comptable.

Un sort sur lequel on ne sait encore trop rien, celui des salariés virés se jouant magasin par magasin avec la poursuite d’errements dénoncés par les syndicats.

Une riposte à construire

Côté syndical, si l’heure devrait être à une riposte d’ampleur, on n’y est pas encore.

La CGT, qui dénonçait depuis des mois la menace - et était taxée d’alarmiste par certaines autres organisations - a bien appelé à une riposte forte, unie, massive partout dans le groupe.

Force Ouvrière, selon les magasins, appelle aussi à la riposte tandis que la CFDT est d’abord sur sa ligne de négociations pour des reclassements. En gros, le coup a été dur et il faudra sans doute attendre le prochain CSE extraordinaire du lundi 18 novembre pour y voir plus clair.

La riposte devrait, pour être efficace, dépasser les seuls salariés d’Auchan tant les répercussions sociales et économiques sont importantes dans chacune des localités touchées en France.

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Pour l’instant, c’est le patronat qui semble avoir la main en morcelant ses attaques contre les salariés. Rien ne dit que ça va durer.

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