Le délai pour conclure les négociations de conventions collectives territoriales – qui concernent environ 3,9 millions de salariés – expirait ce lundi 28 octobre à minuit.
La cogestion se bute aux salaires et profits
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Industrie allemande : Volkswagen ferme officiellement trois usinesConcrètement, ces conventions sont discutées entre les syndicats de travailleurs et les associations patronales, qui doivent fixer un cadre sur les conditions de travail, les salaires, les horaires, etc. Faute d’accord trouvé, IG Mettal menaçait il y a quelques jours de lancer des « grèves d’avertissement » dès ce mardi 29 octobre dans toute l’industrie métallurgique et électrique allemande.
« Nos collègues dans les entreprises ont un grand besoin de démontrer aux employeurs la gravité de la situation » déclarait le syndicat à la presse allemande, après s’être buté au refus d’une augmentation significative des salaires dans la branche. Une hausse de 7% sur un an est exigée, mais le patronat refuse de dépasser les 3,6% sur une période de 2 ans et demi. Comme dans tous les pays d’Europe, le syndicat sait que cette augmentation ne compenserait pas l’inflation passée et à venir.
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En guise de premier avertissement, l’organisation a appelé les travailleurs de 38 usines de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et de Thuringe à cesser le travail pendant plusieurs heures. Des actions sont prévues dès mardi après minuit, notamment chez Thyssenkrupp Rasselstein à Andernach, Federal-Mogul à Wiesbaden et Norma à Hanau.
Au-delà de cette « grève préventive » et de cette convention, l’Allemagne est assise sur un volcan social. L’usine ZF à Sarrebruck (équipementier automobile), devrait être l’un des points chauds des mobilisations de cet hiver, après l’annonce récente de 14 000 suppressions d’emploi.
La cogestion « à l’allemande » semble voler en éclat petit à petit, rappelée à la réalité d’un antagonisme profond, entre d’un côté les salaires et de l’autre les profits.
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