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Confiscation des avoirs et des intérêts russes

Avoirs russes : une bombe à retardement pour le système financier international

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Mise à jour le 12 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Conflit ukraino-russe Russie

La pression monte sur l’Union européenne après la décision fin avril de la Chambre des représentants des États-Unis de confisquer les avoirs gelés de la Russie. Malgré les fortes réticences de la Banque centrale européenne, les USA pressent l’Union européenne d’agir malgré les risques de fortes secousses pour la confiance des marchés financiers européens. Le prochain sommet du G7 qui se déroulera en Italie du 13 au 15 juin aura à trancher les contradictions qui ébranlent les grands pays capitalistes.

Depuis des mois, les institutions supranationales mettent en garde les gouvernements occidentaux contre le risque de confiscation des avoirs russes. Pour Christine Lagarde, directrice de la Banque centrale européenne, la confiscation et l’utilisation ultérieure des avoirs russes gelés « doivent être abordées avec beaucoup de prudence ». La directrice de la communication du Fonds Monétaire International, Julie Kozack, a exprimé la même position à la mi-mai.

Pour elle, les projets des pays occidentaux d’utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine pourraient tout simplement saper le système monétaire mondial. Et d’ajouter «  Il est important pour le FMI que toute action entreprise repose sur une base juridique ».

À lire aussi : L’Allemagne prise dans l’étau des sanctions

Vide juridique et aveuglement

Il convient de souligner que cette décision qui peut paraître légitime se brise sur le sort de ce qu’on appelle les actifs souverains. En d’autres termes, il s’agit des réserves d’or et de devises étrangères appartenant à l’État russe et détenues sur des comptes de banques étrangères ou dans des organismes de compensation et règlement.

Il s’agit de la propriété d’un autre État, qui était jusqu’à présent considérée comme intouchable et protégée par l’immunité. «  Chaque pas dans la direction de la confiscation, en particulier des actifs de la banque centrale, doit être soigneusement pesé en termes de légalité et de conséquences. Notre objectif est de soutenir l’Ukraine et d’affaiblir Poutine, pas d’affaiblir l’Occident et de saper l’ordre mondial et la stabilité financière  » a déclaré récemment le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a autorisé l’expropriation des intérêts des avoirs gelés, mais a déclaré qu’il ne fallait pas toucher aux avoirs eux-mêmes. Nous ne sommes pas favorables à ce que l’on fasse des choses qui sont interdites par le droit international, a aussi déclaré le Président Macron. C’est pourquoi la Banque centrale européenne attend avec impatience la réunion du G7 sur le sort des actifs russes et insiste sur la nécessité d’une décision de justice, tout en sachant qu’il n’existe aucune base juridique pour une telle décision sans précédent. Logiquement, l’avis des Américains devrait être secondaire par rapport aux Européens. En effet, sur les 285 milliards de réserves de la Russie, seuls 5 milliards sont gelés aux États-Unis. Le reste se trouve sur des comptes européens.

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