Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/142

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/142

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Ronnie Chua/shutterstock
Industrie automobile

L’Allemagne prise dans l’étau des sanctions

Accès libre
Mise à jour le 5 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Chine Industrie Automobile Commerce

Le géant chinois BYD est devenu en fin d’année dernière le plus gros producteur de voitures électriques au monde. L’ancien ministre grec des Finances, Yánis Varoufákis, aujourd’hui professeur d’université, pointe les impasses de l’UE qui refuse de reconnaître son manque d’investissement et ses nombreux retards technologiques pris sur la Chine. Un enjeu que les États européens feraient bien de prendre à bras-le-corps, plutôt que de blâmer la Chine et d’accroître leurs dépenses essentiellement dans les technologies militaires.

L’année dernière, l’UE lançait une enquête anti-subventions sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine. De son côté, le gouvernement américain augmentait les droits de douane sur les importations chinoises de véhicules électriques fantômes. Aucune voiture chinoise n’est actuellement proposée à la vente aux États-Unis. Cet affichage symbolique des États-Unis lui permet de demander à l’Union européenne d’en faire autant. Sauf que l’Union européenne est le plus grand destinataire des véhicules électriques chinois, à hauteur de 40 %. Cette situation n’est pas au goût de l’industrie allemande qui n’a pas envie de répéter l’expérience des sanctions russes avec des tarifs douaniers punitifs contre la Chine.

L’industrie allemande retient son souffle

Les entreprises allemandes mettent en garde contre de telles mesures, à l’exemple du Conseil d’administration de Volkswagen, qui rappelle que l’entreprise réalise la plus grande partie de ses bénéfices en Chine et qu’elle est incapable de se passer du marché chinois.

À lire aussi  : Les prix de l’énergie plombent durablement l’Allemagne

Ce qui fait dire juste avant la décision américaine à la présidente de l’Association de l’industrie automobile, Hildegard Müller : « des mesures antisubventions telles que des droits de douane supplémentaires ne résoudraient pas les défis auxquels est confrontée l’industrie automobile européenne et allemande, bien au contraire : l’objectif visé par la commission européenne, à savoir des droits compensateurs, pourrait rapidement avoir un impact négatif en cas de conflit commercial  ». Le patron de BMW, Oliver Zipse, est également convaincu que de tels droits de douane causeraient plus de tort à l’industrie allemande qu’à l’industrie chinoise.

Nous nous couperons la chair

BMW fabrique ses modèles électriques en Chine, tout comme Volkswagen et Mercedes, mais pour les trois constructeurs, la Chine est aussi un marché de vente très important. Le président de l’association fédérale du commerce de gros, du commerce extérieur et des services, Dirk Jandura, souligne qu’il n’existe pas une seule voiture dans l’UE sans pièces détachées en provenance de Chine. «  Nous nous couperions donc la chair  ». Si les réactions de l’industrie allemande sont relativement uniformes, ce n’est pas le cas du gouvernement allemand où les divisions sont explosives. D’autant que selon une étude de la Bundesbank, de telles mesures pourraient très facilement mettre les banques allemandes dans une détresse existentielle.

L’enquête de l’UE devrait rendre ses conclusions en juillet, alors que l’on sait déjà que la présidente, Ursula von der Leyen, et Emmanuel Macron sont pour suivre les USA en engageant le bras de fer avec la Chine.

Dans ce cas, il est clair que la production automobile allemande serait la plus touchée. La Chine serait ainsi contrainte de réagir par des contre-mesures avec toutes les conséquences d’ores et déjà prévisibles. Après le gaz russe, l’Allemagne serait de nouveau le dindon de la farce.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Ukraine-Russie La victoire de l’Ukraine s’éloigne avant un hiver terrible

Le système énergétique Ukrainien est exsangue alors que l’hiver approche. La guerre en Ukraine se poursuit depuis 2 ans et demi ; les forces russes ont stoppé rapidement l’incursion de Koursk et progressent régulièrement sur tous les fronts du Donbass. Dans les capitales européennes, la panique et la surenchère laissent parfois place à la lucidité : l’Ukraine ne peut pas gagner cette guerre.

Conflit Russie-Ukraine Emmanuel Macron : un pas vers la paix ?

La Rencontre internationale pour la paix promue par Sant’Egidio depuis 38 ans fait étape pour la première fois à Paris. Elle se terminera demain, le 24 septembre, et portrait sur le thème : « Imaginer la paix ». C’est lors de cette rencontre que pour le président français, Emmanuel Macron, l'Europe devrait reconsidérer ses relations avec la Russie dans l'intérêt de la paix sur le continent.

Crise du logement Des milliers de jeunes à la rue en Allemagne

Il devient de plus en plus compliqué de se loger en Allemagne. La raison : un marché immobilier en crise, marqué par des taux d'intérêt en hausse, une inflation croissante et une grave pénurie de logements, tant privés que sociaux, face à une demande en constante augmentation. Résultat ? Des dizaines de milliers d'Allemands se retrouvent sans domicile, dont de nombreux mineurs et jeunes adultes.