L’Union africaine siège désormais à part entière au G20. Un geste symbolique, certes, mais qui reflète une transformation plus vaste : l’intégration croissante de l’Afrique dans les mécanismes du multilatéralisme alternatif, incarné par les BRICS+. L’Afrique du Sud fut dès 2010 le premier État africain à rejoindre le groupe.
Depuis, l’Égypte, l’Éthiopie et l’Algérie ont intégré soit les BRICS+ eux-mêmes, soit leur bras financier, la Nouvelle Banque de Développement (NBD). Le Nigéria, avec ses 220 millions d’habitants et ses ressources pétrolières, est arrivé en début d’année.
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L’Afrique dans l’orbite des BRICS+
Cette dynamique traduit une reconnaissance stratégique : l’Afrique est au cœur de la transition vers un monde multipolaire. Elle s’affirme comme une interface cruciale avec le Sud global, sur fond de routes commerciales réinventées. L’océan Indien, désormais qualifié d’« océan des BRICS », devient l’épine dorsale logistique de cet axe Afrique–Asie : du canal de Suez à Durban, de Mumbai à Maputo, un corridor Sud-Sud s’installe, porteur d’alternatives aux routes dominées par l’Occident.