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Édito

Pas de « trêve olympique et politique » pour E. Macron

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Gouvernement Macron JO 2024

L’été, les congés, les vacances et les JO 2024... Le moment est à la procrastination. Pour sa part, Emmanuel Macron préfère parler de « trêve olympique et politique ». En fait, fidèle à sa pratique et à celle de ses équipes gouvernementales, il a « décrété » une trêve.

C’était le 22 juillet, lorsqu’il a annoncé qu’il ne désignerait pas de Premier ministre avant, au moins, mi-août. Lucie Castets, la candidate sur laquelle s’accorde le NFP, pouvait bien commencer des déplacements en région et communiquer sur ses priorités si jamais elle s’installait à Matignon. Il semble clair qu’elle sacrifie ses congés payés pour du vent. À moins d’un retournement extraordinaire de la situation, elle déploie son énergie à perte.

Peu importe ses qualités ou ses limites, peu importe les espoirs du « peuple de gauche », la machine à broyer du macronisme est en action. Car le président ne procrastine pas, ainsi que l’en accusent certains de ses opposants à droite comme à gauche. Il joue. Il joue sur le grand échiquier de l’avenir des Françaises et des Français. Et il compte bien s’en sortir la tête haute.

Cette trêve qu’il a voulue, et qui doit s’achever avec la fin des JO, lui aura permis de prolonger le répit qu’il s’était déjà donné, avec le gouvernement Attal, pour poursuivre la mise en œuvre de sa politique. On l’a notamment vu pour la loi sur l’immigration du 26 janvier avec la circulaire du 14 juillet (entrée, séjour et éloignement des étrangers) et le décret pris le 16 juillet (modification de la demande d’asile).

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Si la dernière réforme de l’assurance chômage est reportée en décembre, les demandeurs d’emploi ont du souci à se faire. On sait aussi que les promesses du Premier ministre pour la rentrée scolaire (un enseignant devant chaque élève) ne sera pas tenue. Et ne parlons pas du naufrage en matière de santé publique, du grand âge, etc.

C’est sûr, l’euphorie de la phase olympique va déboucher sur une gueule de bois. Rien n’oblige le président, contrairement à ce qu’il prétend, à attendre un quelconque consensus entre les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale pour nommer un chef de gouvernement. Son immobilisme en la matière ne fait que susciter interrogations et spéculations sur des noms qui, à droite, ne se sont même pas prononcés.

Mais surtout, pendant cette période pour le moins trouble, les ministres « démissionnaires » continuent à travailler dans la perspective de la préparation du budget. Et il apparaît clair, au vu de ce que fait Bruno Le Maire, qu’un avenir sombre est en train de s’écrire.

Le 26 juillet, Bruxelles y est allé de sa partition en plaçant la France en procédure de déficit excessif. Dès lors, la feuille de route que préconise le ministre du Budget et les lettres de cadrage que Gabriel Attal devrait transmettre aux ministères, replaceront l’austérité au premier plan.

L’actuel gouvernement souhaite, dans un premier temps, réaliser 25 milliards d’économies. Les plafonds budgétaires des ministères vont baisser drastiquement l’an prochain. Nul doute que les services publics en prendront pour leur grade. On parle déjà (mais ce n’est pas confirmé) de diminuer le budget des hôpitaux publics de 2 milliards d’euros en 2025. C’est énorme quand on connaît la réalité de la santé publique. Le but de l’équipe Macron est de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3 % d’ici à 2027. Il était de 5,5 % en mars de cette année.

Évidemment, le projet de loi de finances que prépare le gouvernement, pourtant démissionnaire, va complètement à l’encontre des attentes de celles et ceux qui voulaient une autre politique. Leurs voix, exprimées lors des élections législatives, seront de nouveau balayées. Il est vraiment grand temps que le monde du travail se mobilise pour refuser le déni démocratique qu’on lui inflige et pour faire valoir ses exigences.

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