Alors que Volkswagen vient d’annoncer la probable fermeture de deux usines outre-Rhin (une première en 87 ans), l’humeur n’est pas à la fête chez les travailleurs. À l’image d’une Allemagne qui n’arrive pas à se défaire de ses difficultés économiques, le constructeur automobile suit les pas de ZF, Continental et autres Bosch.
En prime, le groupe s’attend à une levée de boucliers de la part d’IG Mettal, le syndicat aux 2,4 millions de membres. Et pour cause. C’est tout le principe de la cogestion (que d’aucuns voudraient présenter en modèle) qui vole en éclat ; Volkswagen ayant annoncé mettre fin à un accord signé en 1994, qui empêche la suppression de postes jusqu’en 2029. Rien n’est intouchable en période de crise.
Si l’Allemagne était jusqu’ici le « moteur économique » de l’Union européenne, elle est maintenant engluée dans les problèmes énergétiques, prise dans l’étau des sanctions et asséchée par les États-Unis.
En réponse aux annonces de Volkswagen, le ministre du Travail propose de donner « une impulsion à l’électromobilité ». Le gouvernement décidait pourtant l’année dernière de supprimer – du jour au lendemain – une prime de 4 500€ pour l’achat d’un véhicule électrique ; les ventes de ces modèles sont depuis en chute libre (-38.6 % en un an). Le syndicat n’épargne pas le groupe et l’accuse d’enchaîner les erreurs stratégiques.
Il devient difficile d’imaginer qu’il n’y aura pas d’effet domino dans les autres pays du continent, et particulièrement en France.
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