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La richession payée par les travailleurs

Panique à Wall Street

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Mise à jour le 23 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Commerce États-Unis

«  En six ans, (...) le taux de chômage a atteint l’un de ses niveaux les plus bas depuis quarante ans, le taux d’emploi est au plus haut (...) et nous avons mis fin à des décennies de chômage de masse... »

Ainsi se gargarisait Olivier Dussopt, ministre du Travail, du plein emploi et de l’insertion, en présentant le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 (octobre 2023).

Tout ça pour un taux de chômage officiel de 7,50 % de la population active dont on sait qu’il ne reflète pas la réalité vécue par les travailleurs de toutes catégories, de plus en plus soumis à la précarité.

Démission américaine au sommet

Pour un tel résultat, eût-il été américain, Olivier Dussopt aurait sans doute dû démissionner, car pour un taux bien inférieur (4,30%), le taux de chômage américain a déclenché son indicateur de récession.

Au point que le conseiller principal de la Maison-Blanche, Gene Sperling a annoncé son intention de quitter l’administration Biden et prévoit de travailler à la campagne présidentielle de la vice-présidente Kamala Harris pour 2024.

Biden a confirmé : "Gene a rejoint mon administration (...) et m’a aidé à exécuter un plan de sauvetage qui a conduit à l’une des reprises économiques les plus équitables et les plus résilientes de tous les temps".

À lire aussi : Dette américaine, « une boule de neige sans contrôle »

Comme quoi, de chaque côté de l’Atlantique, on peut avoir de mauvais résultats et s’en réjouir en laissant croire qu’ils sont moins pires qu’ils pourraient être ?

Crise des bureaux et des mal-logés

Cela dit, la propagande ne fait pas tout, car les marchés boursiers asiatiques chutaient à la publication de ces données décevantes portant les craintes d’une récession dans la première économie du monde.

Car si on peut parfois se demander quels sont les mécanismes mystérieux qui créent les crises boursières, il y a toujours derrière la réalité de l’état de l’économie.

Et malgré les satisfecits que s’octroient les dirigeants des pays capitalistes, leur système entre à nouveau dans une zone de turbulences qu’ils ont créée.

Crise immobilière aux USA où on construit des milliers de bureaux, vides, qui offrent des avantages fiscaux (comme en France), tandis que plus de 650.000 personnes sont sans logement et que des millions d’Américains risquent de perdre leurs maisons. Mais on arrive au bout de cette filouterie immobilièro-financière qui finit par ruiner certains promoteurs.

La récession des riches payée par les pauvres...

Les déficits abyssaux, les limites atteintes du capital-risque, la résurgence de l’inflation… s’ajoutent, créant la panique à Wall Street où s’effondrent les marchés, créant des répliques à Tokyo, Londres et Francfort.

Au cœur du problème, la crise de la bulle de l’Intelligence artificielle et des entreprises de la Tech avec, depuis un an, des difficultés croissantes chez Intel, Apple, Amazon, Micron, Tesla, Alphabet, Meta, Microsoft... qui cherchent à réduire les coûts pour se recentrer sur leurs activités essentielles. Même les plus grandes fortunes du monde ont perdu de l’argent, créant ce que le Wall Street Journal a qualifié de « richession » la récession des riches.

Pas d’inquiétude cependant, il leur en reste.

Ce ne sera pas le cas des dizaines de milliers de travailleurs qu’ils prévoient de licencier pour s’en sortir.

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