Les chiffres publiés par l’Association des constructeurs européens (ACEA) sont clairs : le constructeur chinois progresse de 225 % sur le continent tandis que son concurrent américain chute de 40 %.
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Un siège européen à Budapest et des usines en attente
Beaucoup attendaient ces chiffres. Si l’on connaît la force de frappe industrielle des groupes chinois, leur entrée sur le marché européen n’est pas pour autant pavée de roses, surtout dans un secteur saturé comme l’automobile. Mais qu’à cela ne tienne : BYD devrait inaugurer sa première usine européenne avant 2026 en Hongrie et compte en construire une autre en Turquie. En mai dernier, la firme annonçait avoir installé son siège européen à Budapest. Une entrée remarquée sur le continent, malgré les innombrables mesures protectionnistes engagées par la Commission européenne. En France, la dynamique est la même.
Bien que le groupe soit visé par des droits de douane de 27 % à l’entrée dans l’Union européenne, cela n’est pas un obstacle pour lui. Sa stratégie de développement sur le continent se précise. D’abord, l’installation de deux usines — voire d’une troisième à terme — lui permettra d’éviter ces surtaxes.
Ensuite, BYD mise sur les véhicules hybrides, qui ont le vent en poupe en Europe et qui ne sont pas concernés par ces droits de douane. Son modèle le plus vendu en France est d’ailleurs le SUV Seal U DM-Hybride (34 490 €), mais de nouveaux modèles doivent être commercialisés dès le mois prochain.
Enfin, BYD décide tout simplement de passer outre les surtaxes, quitte à rogner sur ses marges, pour se faire une place sur le marché. Sa Dolphin Surf, une petite citadine électrique, est annoncée à l’un des prix les plus bas du marché avec la Dacia Spring (moins de 20 000 €). Une manière supplémentaire de montrer que la puissance du constructeur n’est pas seulement géographique, mais bien industrielle. Comprenons que les salves de barrières douanières n’arrangeront rien.
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Ajoutons à cela la puissance de l’entreprise en matière d’innovation, notamment dans les batteries. Son Super e-Platform, un système de recharge présenté en mars dernier, permettrait de récupérer en cinq minutes l’équivalent de 470 km d’autonomie. Il pourrait être commercialisé en Europe dès l’année prochaine. Affaire à suivre.