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Automobile

Après Poissy, Stellantis met à l’arrêt les usines de Sochaux et de Mulhouse

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Mise à jour le 30 septembre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Industrie Automobile Stellantis CGT Social

Après l’arrêt de son usine de Poissy pour trois semaines, Stellantis annonce suspendre ses activités sur son site historique de Sochaux pour plusieurs jours et sur celui de Mulhouse pour une semaine. En parallèle, les sites d’Eisenach (Allemagne), Saragosse et Madrid (Espagne), Tychy (Pologne) et Pomigliano (Italie) sont également touchés, avec des arrêts allant d’une à trois semaines.

Au total, 6 500 salariés seraient concernés. Près de 2 000 à Mulhouse sur les 4 700 que compte le groupe, environ 2 500 à Sochaux sur 6 500 et 2 000 à Poissy sur 4 700.

Des causes différentes selon les sites

Les raisons évoquées par le groupe sont diverses. À Mulhouse, c’est l’unité terminale de production des Peugeot 308, 408 et DS7 qui est à l’arrêt. La direction pointe la baisse globale des ventes de ces modèles, qui peinent à rivaliser avec des concurrents aux prix plus compétitifs.

À Sochaux, au contraire, le problème réside dans la sous-traitance. Certains fournisseurs ont des retards de livraison, ce qui affecte les lignes de production des Peugeot 3008 et 5008.

À Poissy, plus inquiétant, c’est l’ensemble de la production qui sera stoppé à compter du 13 octobre. En cause, cette fois, des stocks trop importants qui peinent à s’écouler. Plus de 400 véhicules y sont produits chaque jour, mais la demande ne suit pas.

La direction ne le cache pas, précisant dans un communiqué qu’elle doit « construire [des] programmes de production en fonction des contraintes capacitaires de [ses] fournisseurs pour répondre à ce mix, tout en gérant les stocks aussi efficacement que possible avant la fin de l’année ». Or, dans l’industrie automobile, les stocks représentent un véritable fléau. Ils peuvent désorganiser l’ensemble de la chaîne de production, générer des retards de commandes et provoquer un effet domino sur la sous-traitance, jusqu’aux paiements.

Colère syndicale face au chômage partiel

Si la direction prévoit, durant ces périodes d’arrêt, des travaux de maintenance et des séances de formation, les syndicats ne décolèrent pas. À Sochaux, la CGT dénonce un « véritable coup d’État pour les travailleurs » et rappelle que le chômage partiel entraîne une perte de salaire estimée à 16 % par jour chômé.

Même son de cloche sur les autres sites, où les organisations syndicales alertent sur « la dégradation continue de la situation industrielle, avec des répercussions directes sur l’emploi et la stabilité des sites de production ».

Pour tout comprendre : Comprendre les chaînes qui organisent l’économie mondiale

Force est de constater que la situation du secteur est alarmante. Non pas seulement à cause de l’électrification et de l’arrivée de nouveaux concurrents – notamment chinois –, mais aussi parce que les groupes historiques paraissent incapables de corriger leurs points faibles structurels : développement et modernisation de l’outil de production ; dépendance à une sous-traitance éclaté ; décalage entre la recherche et son application industrielle.

Dans le détail

Mulhouse : arrêt de la production du 27 octobre au 2 novembre 2025 (une semaine).

Sochaux : plusieurs jours d’arrêt en octobre 2025, précisément les vendredis 10, 17 et 24 octobre, ainsi que les tournées de nuit du dimanche 5 et du vendredi 31 octobre (3 jours de fermeture en journée + 2 nuits).

Poissy : arrêt annoncé du 13 au 31 octobre 2025 (trois semaines).

Autres sites européens concernés : Eisenach (Allemagne), Saragosse et Madrid (Espagne), Tychy (Pologne) et Pomigliano (Italie), avec des arrêts allant d’une à trois semaines.

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