Parfois méconnu, ce sport que l’on associe régulièrement à la pétanque où le principe reste de lancer des boules pour se rapprocher d’une cible, tente de faire sa place. Dorian Decarme, nonuple champion de France et président du Boccia Club Calais, y travaille.
Liberté Actus : Avez-vous constaté un intérêt accru pour la boccia après les Jeux paralympiques ?
Dorian Decarme : Les Jeux paralympiques ont effectivement suscité un intérêt accru pour la boccia, et c’est très positif. Les gens découvrent de plus en plus ce sport fascinant, même s’il reste moins connu que d’autres disciplines paralympiques. Nous avons accueilli quatre nouveaux joueurs dans notre association, ce qui porte le nombre d’adhérents à 15. C’est un record pour nous.
L.A. : Comment le club favorise-t-il l’inclusion des personnes handicapées ?
D.D. : Le Boccia Club Calais repose sur des valeurs d’inclusion et d’accessibilité. Nous accueillons des personnes avec divers types de handicaps moteurs en leur proposant un encadrement adapté et du matériel spécifique. Nous créons un environnement où chacun peut s’épanouir à travers des entraînements, des compétitions et des moments de convivialité. De plus, nous veillons à former nos encadrants pour offrir la meilleure inclusion possible, quel que soit le niveau ou le parcours de chaque membre.
L.A. :Organisez-vous des actions de sensibilisation pour faire connaître la boccia au grand public ?
D.D. : Oui, nous participons régulièrement à des actions de sensibilisation dans les écoles, les entreprises, et organisons des démonstrations lors d’événements locaux. Notre objectif est de faire découvrir les défis et les capacités des personnes en situation de handicap, en montrant que même avec un handicap lourd, on peut pratiquer un sport et atteindre un haut niveau de performance. Ces initiatives permettent aussi d’échanger sur le handicap et de répondre aux questions que peuvent se poser les enfants et les adultes.
« Il reste beaucoup à faire »
L.A. :Quelles sont vos sources de financement ? Avez-vous accès à des subventions ?
D.D. : Nos financements proviennent de plusieurs sources : des subventions publiques et du soutien de partenaires privés que nous recherchons activement. Bien que nous recevions des aides, il reste difficile de réunir le budget nécessaire pour assurer notre développement et permettre à nos athlètes de s’entraîner et de progresser dans de bonnes conditions.
L.A. :Lors de l’annonce du premier gouvernement Barnier, aucun ministre délégué aux personnes handicapées n’a été nommé. Cela a finalement été rectifié quelques jours après. Considérez-vous que le monde politique fait suffisamment pour vous ?
D.D. : L’absence initiale d’un ministre délégué pour les personnes handicapées montre que le handisport et les questions d’accessibilité ne sont pas toujours une priorité. Bien sûr, des efforts sont faits, mais il reste beaucoup à faire. Pour les clubs et les athlètes, un soutien concret et une meilleure visibilité du handisport dans les politiques publiques seraient essentiels pour sensibiliser la société aux besoins des personnes handicapées.