Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/564

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/564

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Jérémy-Günther-Heinz Jähnick - La cités de la fosse n° 1 des mines de Drocourt dite La Parisienne - CC BY-SA 3.0
Rénovation des cités minières

Un quartier de Drocourt, dans le Pas-de-Calais, fait sa mue

Accès abonné
Temps de lecture : 5 minutes

Mots -clé

Logement Social

À Drocourt, commune de 3 200 habitants dans le Pas-de-Calais, le quartier de La Parisienne revient de loin. Un projet de rénovation mené dans le cadre de l’Engagement pour le renouveau du Bassin minier (ERBM) permet de réhabiliter ses 265 logements d’ici fin 2026. Les 11 premiers viennent d’être livrés.

Ce dernier coron minier de l’agglomération d’Hénin-Carvin était voué à la démolition sans perspective de reconstruction. « Officiellement en raison de la proximité de la cokerie », explique le maire communiste Bernard Czerwinski. Sauf que, depuis 12 ans maintenant, il fait partie des lieux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Cela a changé l’avenir de cette cité minière centenaire.

Si elle avait disparu, la commune aurait perdu un quart de sa population. Pour éviter cette issue, la ville de Drocourt avait racheté les logements à Charbonnage de France et avait créé une société anonyme d’économie mixte, la Saem Drocourt (SAEMD), pour rénover 237 logements dans les normes environnementales de l’époque. C’était en 1982.

Un projet à 30 millions d’euros

« Mais nous étions loin, dit Bernard Czerwinski, des normes de haute performance énergétique d’aujourd’hui. » Qui plus est, la ville était le principal actionnaire et l’unique garant de la SAEMD. « Certes, la société se portait bien et était bien gérée. » Mais en cas de souci financier, les habitants en auraient sans doute subi les conséquences via une hausse des impôts.

De toute façon, le premier gouvernement d’Édouard Philippe avait signé, en 2019, la disparition des petites structures via leur fusion avec de plus gros bailleurs sociaux.

La SAEMD a pris fin en 2022, après 40 ans d’existence, et ses actions ont été cédées au bailleur social « Maisons et Cités ». C’est donc « Maisons et Cités » qui a pris le relais pour réaliser les travaux de rénovation de la cité « La Parisienne ». Elle le fait dans le cadre de l’Engagement pour le renouveau du Bassin minier (ERBM), financeur de l’opération. « Un engagement venu à point nommé », commente le maire de Drocourt.

En effet, le projet de rénovation porte sur une enveloppe de 30 millions d’euros. Une première tranche de 11 logements a été réalisée et a été présentée ce 20 août par Maisons et Cités. « Le gain énergétique est formidable. Ces logements devraient être classés avec un ’’bon C’’  » se réjouit l’élu. Car de passoires énergétiques (ils étaient classés, selon la norme, soit F, voir G la plus mauvaise note), ils seront beaucoup moins consommateurs d’énergie. 242 de ces logements ont été classés en rénovation thermique de l’habitat BBC (bâtiment basse consommation). 23 ont été classés en grande rénovation. Pour chacun d’eux, il en coûtera respectivement 120 000 et 42 000 euros.

Lors de la présentation de la première tranche, il s’est dit que la consommation énergétique sera divisée par 4 ou 5 grâce à une isolation des murs par l’intérieur et par le placement de 12 centimètres de laine de verre. Sur le plan pratique, trois à quatre mètres carrés habitables sont perdus, mais l’avantage en vaut la peine, d’autant que les loyers – calculés sur la superficie de l’habitat – demeureront stables, voire baisseront légèrement. « Même si, concède M. Czerwinski, la facture ne sera pas divisée par autant puisque le coût de l’énergie est en hausse. » En tout cas, les habitants pourront certainement mieux se chauffer. Pour l’eau chaude, ils étaient jusqu’ici équipés d’un convecteur pour le gaz de ville. Mais, dans les années 80, ils avaient majoritairement refusé ce système pour le charbon, la plupart d’entre eux étant des « ayants droit des mines ».

Un minimum de contraintes

Dans l’ensemble, l’opération poursuit ses objectifs avec un minimum de contraintes. Ainsi, l’aspect brique est-il conservé et le linéaire du coron est respecté, classement au patrimoine de l’Unesco oblige. La rue la plus longue du quartier « La Parisienne » mesure près de 300 mètres. Il avait été question à un moment donné de casser la barre. Les Architectes des Bâtiments de France ont refusé. La couleur blanche sera maintenue pour les fenêtres et les croisillons. Trois couleurs - bleu, rouge et vert - sont choisies pour les portes et un effet badigeon, au ton ocre, sera donné aux encadrements. « Toucher à la structure des logements et de la cité serait revenu à dénaturer le style, le lieu et l’esprit », estime le maire. Par ailleurs, les logements, qui étaient tous de type T3 offriront une gamme comprise entre le T2 et le T5.

Enfin, durant les travaux, les familles sont relogées et, à l’issue du chantier, elles pourront revenir dans leur ancienne maison ou habiter un logement identique dans un rayon de 400 mètres.

Un bel exemple de rénovation à poursuivre sur l’ensemble de l’ex-Bassin minier.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :