Dans ce département du Lot, les élus PS, radicaux ou de droite qui dirigent l’essentiel des collectivités ne font rien pour permettre une meilleure mobilité des habitants des 313 communes, pour beaucoup enclavées. Pire, sous couvert d’un vernis écolo-touristique, ils viennent de liquider, en le déferrant, l’espoir de remettre en service l’ancienne ligne ferroviaire Cahors-Figeac, les deux seules grandes villes du département.
Dans le Lot, c’est le train qui est le plus rapide !
Jusqu’en 2003, Cahors (20 000 habitants) était reliée à Figeac (10 000 habitants) par une voie ferrée unique qui mettait les deux pôles industriels du département à 1 h de trajet. La ligne dite Cahors-Capdenac était victime des politiques de liquidation des services publics et de concentration des services et industries.
Pourtant, l’espoir demeurait d’une possible remise en service dans ce département où de nombreuses associations ont réussi, par leurs luttes, à maintenir des lignes, des gares et des haltes. D’autant que le train est, de loin, le mode de transport le plus rapide dans un territoire dont la géographie interdit la vitesse automobile.
Cahors-Figeac, c’est 70 km et 1 h 40 de route au mieux en voiture ou par une des cinq navettes quotidiennes de bus. Par le train, c’était 1 h ! Relancer le trafic ferroviaire, c’était aussi débarrasser quotidiennement la route de 2000 voyageurs et de 1 800 tonnes de marchandises, soit 50 à 60 camions. Sans compter la possibilité d’offrir des trajets en trains touristiques dans une région, l’Occitanie, qui en compte d’autres. En outre, le tracé ferroviaire est quasiment plat, sans pente ni dénivelé ; un atout formidable pour ce mode de transport !
Le grand bond… en arrière !
Las, ces besoins et ces réalités n’ont pas interpellé une seconde les élus concernés par le tracé qui, discourant sur le développement durable, ont engagé le déferrement de la voie ferroviaire pour créer une voie verte à visée touristique.
Pour Serge Laybros, du Comité Départemental du PCF et engagé depuis des années dans la défense du transport ferroviaire, « il était possible de réaliser cette voie verte sans détruire la ligne ferroviaire. » Il n’y avait aucune urgence à la réalisation de cette voie ; le Lot compte déjà plus de 1 200 km de parcours bien balisés. « À rebours du prétexte écolo, le déferrement de la ligne marque la volonté de maintenir le Lot et les Lotois dans une espèce de sous-développement social et économique au profit des grandes métropoles régionales et des grands groupes financiers. »

Comment accéder à Cahors, depuis Figeac, pour un rendez-vous médical, par exemple ? Sachant que le département est quasiment un désert médical. Prendre un bus qui mettra deux fois plus de temps de trajet que celui qu’aurait pu proposer le train ? Utiliser sa voiture ? Tous azimuts ? On pourrait multiplier les exemples du quotidien des Lotois qu’une liaison ferrée Cahors-Capdenac aurait pu améliorer.
Le 14 juillet 1886, lorsque Louis Alfred Paysant, préfet du Lot, annonçait l’ouverture et l’inauguration officielle de la ligne de chemin de fer reliant Cahors à Capdenac, il estimait qu’il s’agissait là d’un « élément décisif de haute prospérité ».
Les promoteurs du déferrement de la ligne Cahors-Figeac viennent de faire franchir au Lot un bond en arrière de 150 ans !