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Culture en danger à Hénin-Beaumont

La grève des artistes se poursuit à l’Escapade

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Extrême droite Théâtre

À Hénin-Beaumont, la municipalité d’extrême droite poursuit son harcèlement contre les acteurs et lieux culturels qui ne lui plaisent pas. Dans sa ligne de mire : l’Escapade.

Après le spectacle « Lola », du collectif l’Intruse, qui aurait dû se jouer le 3 octobre dernier et le spectacle « Bord de mer » de la compagnie « Les Dissolvantes », prévu le 10 octobre, c’est au tour du spectacle « La Trempe », de la compagnie Protéo d’être annulé. Il était programmé ce jeudi 17 octobre.

Faute d’avoir été entendus par le président de l’association, Jean-Luc Dubroecq, lors du lancement de saison de l’Escapade, le 25 septembre, les comédiens de plusieurs compagnies programmées à l’Escapade, soutenues par la CGT Spectacle, ont constitué un collectif « Escapade en danger » qui regroupe une centaine de comédiens et comédiennes et de techniciens du spectacle vivant.

Lutte pour le retour du directeur

Leurs revendications n’ont pas changé : les artistes et techniciens en lutte réclament le retour du directeur Jean-Yves Coffre, actuellement en arrêt maladie et visé par une plainte pour harcèlement moral émanant de deux agents de la ville… représentés par l’avocat du RN. Ils réclament également des garanties sur l’indépendance de l’association vis-à-vis de la municipalité RN et notamment le retrait de deux clauses de la convention qui permettraient à la municipalité de récupérer le lieu dans les deux mois.

Mercredi 2 octobre, s’est tenue une réunion en présence du président de l’association, de deux membres du conseil d’administration, deux membres du collectif « Escapade en danger » et un représentant de la CGT Spectacle. Malgré la volonté d’une majorité des membres du conseil d’administration d’entendre les inquiétudes des artistes, Jean-Luc Dubroecq n’a pas souhaité répondre.

Pour les membres d’« Escapade en danger » : « Les choses semblent claires : il agit désormais en cavalier seul. Il fait fi des alertes lancées par d’autres membres du CA. À ce jour, le directeur est toujours en arrêt. L’équipe présente sur les lieux est en sous-effectif. »

Le lendemain de cette rencontre infructueuse, le spectacle « Lola » était annulé et les comédiens et comédiennes du collectif l’Intruse se rassemblaient devant l’Escapade, soutenus par des représentants de la CGT Spectacle.

Craintes pour la création

Du côté de la municipalité RN, on dénonce avec virulence la «  prise en otage par la France insoumise », on stigmatise «  un groupe d’extrémistes aux revendications ahurissantes, et ce, avec le soutien de l’opposition, Marine Tondelier en tête  » et on apporte un soutien appuyé à l’inamovible Jean-Luc Dubroecq.

Les comédiens et techniciens en lutte ont également lu avec inquiétude le compte-rendu fait par la municipalité RN du spectacle « L’instruituteur », une pièce de théâtre organisée dans le cadre de la semaine bleue, jouant sur la nostalgie de l’école d’antan dont le succès auprès des personnes âgées amenées par mini-bus s’opposerait, selon elle, à « la vision élitiste de certains dont le bilan se résume à une salle trop souvent vide ».

Les craintes que la municipalité ne profite de la crise ouverte et ne fasse jouer la convention signée par Jean-Luc Dubroecq pour écarter l’association et faire de l’Escapade une salle de spectacle municipale n’ont jamais été aussi vives.

Pour les artistes, ce serait la fin de toute ambition émancipatrice à l’Escapade et la mort du lieu comme lieu de création.

Comédienne et metteuse en scène du spectacle « Bord de mer », Adeline-Fleur Baude a ainsi déploré «  l’absence totale de communication apportée à notre spectacle. La directive municipale semble être de vouloir saborder la programmation du directeur Jean-Yves Coffre, aujourd’hui encore en arrêt maladie ; ne pas informer le public héninois, c’est l’instrumentaliser pour prouver sans doute que sa programmation ne déplace personne  ».

Pour Gianni Ranieri, « La situation ne peut plus durer ». Le conseiller municipal communiste héninois estime qu’il faut désormais « une solution rapide et durable pour protéger les artistes, les agents et tous les acteurs de L’Escapade qui n’attendent qu’une chose : que la culture rayonne à Hénin-Beaumont ».

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