L’impossibilité de se déplacer est aujourd’hui l’un des principaux freins à l’insertion sociale, professionnelle et médicale.
Dans notre pays, près de 15 millions de personnes sont touchées par la précarité mobilité. Dans le Tarn, ce sont 28 % des parcours d’insertion qui sont interrompus à cause de difficultés de déplacement. La situation est alarmante, en particulier dans les zones rurales, les quartiers périphériques ou pour les personnes en horaires décalés. Ces réalités imposent une réponse systémique et volontariste.
Une plateforme utile, mais largement sous-dotée
La nouvelle plateforme vise à orienter, accompagner et proposer des solutions locales (autopartage, vélo-écoles, mobilité inclusive). Elle représente une avancée bienvenue, portée par un engagement fort de la Croix-Rouge et des acteurs du territoire. Mais soyons lucides : ce dispositif, doté de 100 000 euros par an jusqu’en 2027, ne pourra à lui seul répondre à l’ampleur des besoins. Il faut aller bien plus loin.
Il devient urgent que tous les transports publics soient rendus gratuits pour les personnes en précarité ou en recherche d’emploi. C’est une mesure simple, juste, et profondément efficace pour redonner une liberté de mouvement à ceux qui en sont privés. La gratuité serait un levier puissant de réinsertion, d’initiatives et d’égalité. Les entreprises doivent aussi contribuer
Les agglomérations, autorités organisatrices des mobilités, doivent aussi se poser la question d’un renforcement de la contribution fiscale des entreprises avec le versement mobilité. Car la mobilité des travailleurs est un enjeu de productivité et de cohésion sociale dont bénéficient les entreprises. Favoriser les transports en commun est un acte de responsabilité sociale et environnementale.
Enfin, les citoyens doivent se mobiliser. La Région Occitanie a lancé un appel face aux menaces de fermeture de lignes ferroviaires, comme celle d’Albi à Rodez qui supprimerait de fait la gare de la Madeleine à Albi et contraindrait les usagers à prendre la voiture, ce qui serait une aberration écologique. La défense de ces lignes est un enjeu stratégique pour les territoires. Il ne s’agit pas seulement de trains, mais de justice sociale et d’égalité d’accès, tout comme de perspectives de développement des territoires.