Le préfixe xéno signifie « étranger » en grec ancien, et il est curieux de constater l’engouement subit pour la xénogreffe à l’heure où le rejet de l’étranger, la xénophobie, fait la « Une » de bien des journaux.
L’idée de remplacer un organe déficient en greffant celui d’un autre être, s’inscrit dans la longue durée des aspirations humaines, dans les légendes et les mythes, mais aussi dans la crainte de provoquer des menaces insoupçonnées, à l’exemple de la créature du Docteur Frankenstein.
Ce n’est qu’au début du XXe siècle que les techniques chirurgicales ont permis de réaliser les premières greffes d’organe entre humains. Et dès le départ, la question s’est posée du donneur ; qui utiliser ? où trouver le donneur compatible ?
La première transplantation rénale réussie fut réalisée entre jumeaux homozygotes – entre de vrais jumeaux, le rejet n’est pas à craindre – mais chaque humain n’a pas un jumeau ou une jumelle pour suppléer à la déficience d’un organe. Et, si le don intra-familial s’est développé, il ne permet de satisfaire qu’une très petite minorité des demandes et ne peut concerner qu’un organe en double comme le rein (encore que le don d’utérus entre sœurs, ou mère et…