Après la fermeture de la maternité de la clinique Villette, à Dunkerque, les futures mamans étaient dirigées vers celle de l’hôpital Alexandra Lepève, au CHD. Ce dernier avait des difficultés à absorber, faute de places nécessaires, l’augmentation de la demande. L’extension de la maternité devrait y remédier. Selon le directeur de l’hôpital, Samy Bayod, l’augmentation de la capacité devrait permettre d’atteindre le seuil de 1800 accouchement dès la fin de cette année. C’est important alors que la population dunkerquoise est appelée à augmenter.
On sait que, sur le plan national, le phénomène des déserts médicaux touche tous types de territoires et n’épargne pas les maternités. Leur nombre a été divisé par 4 entre 1972 et 2021. Dans ce contexte, la rénovation du service de maternité de l’hôpital Alexandra Lepève de Dunkerque apparaît comme une nouvelle réjouissante, un phare dans le brouillard du littoral nordiste. 32 places disponibles au lieu de 24 auparavant, des chambres VIP pour un meilleur confort des patients, les annonces ont de quoi séduire.
200 suppressions de postes en perspective
Il convient cependant de nuancer l’enthousiasme quand on sait que la gestion hospitalière privilégie la rentabilité à la qualité. Dans le Dunkerquois comme ailleurs en France, l’hôpital public subit les conséquences d’une gestion libérale des services de santé. Ainsi, en décembre dernier, à l’appel de la CGT du centre hospitalier de Dunkerque (CHD), une grève dénonçait le manque criant de personnel dans l’établissement. Hausse de la charge de travail, développement de l’absentéisme, souffrance au travail.
Les conséquences de cette pénurie de personnel sont multiples. D’autant que la situation pourrait s’aggraver selon le syndicat puisque la direction envisage de supprimer 150 postes supplémentaires sur son site de Dunkerque et 50 à l’hôpital de Zuydcoote. Cela se traduirait par des non-renouvellements de contrats et des non-remplacements des départs en retraite. Une véritable saignée qui démontre la contradiction profonde entre la promesse d’une maternité de qualité et la réalité du terrain hospitalier. À la CGT, on se dit très surpris en entendant parler de sureffectifs alors que les sages-femme, infirmiers et médecins ne sont pas assez nombreux pour assurer un suivi médical de qualité.