La désertification médicale progresse.
Liberté Actus engage une série sur l’état réel de la santé dans le Pas-de-Calais ainsi que les propositions formulées pour rétablir le droit à la santé pour tous.
Nous sommes en moyenne à 70 généralistes pour 100.000 habitants dans le Bassin Minier, la Côte d’Opale, Desvres, Samer.
On tombe seulement à 50 généralistes pour 100.000 habitants dans la Communauté de Communes des 7 Vallées (autour d’Hesdin / Beaurainville), et 29 pour 100.000 habitants dans le Pays de Lumbres (arrondissement de Saint-Omer).
Des rendez-vous à 15 jours, voire trois semaines et pratiquement plus de visite à domicile, d’où le recours aux urgences, directement. Sans médecin traitant, pas de parcours de soins pour la Sécu et le patient paye tous les actes 70 % au lieu de 30 % environ. De plus en plus de praticiens pratiquent les dépassements d’honoraires et proposent des paiements en plusieurs fois à leurs patients.
Inverser la tendance
Cette dégradation du service de santé publique — qui intègre toute la médecine, publique et privée – s’approfondit tranquillement, chaque nouvelle réforme gouvernementale l’enfonçant un peu plus.
Et c’est pour la stopper et inverser la tendance que la CGT ainsi que le PCF et ses élus, chacun dans leurs créneaux, se sont engagés dans ce qui s’annonce comme une bataille dont l’issue victorieuse changerait considérablement les conditions de soins et de santé dans la Région.
Des propositions adaptées au Pas-de-Calais
Des mois d’études, de recherches, de contacts, de signatures de pétitions, de tentatives de mobilisations qui commencent à bas bruit à faire leur effet puisque des élus d’autres formations politiques commencent à s’engager pour leur réalisation.
Vite rassemblées, et sans oublier le fond de l’affaire — recréer une véritable politique de santé publique en France –, les priorités s’articulent autour de deux axes : combattre les déserts médicaux et mettre en place un Centre Hospitalier Universitaire dans le Pas-de-Calais.
Cela dit :
- Comment supprimer, ou du moins résorber les déserts médicaux ?
- Pourquoi un CHU ? À quoi ça sert ? En quoi est-ce que ça améliore l’offre de santé ?
Deux sujets auxquels les animateurs de cette campagne répondent en apportant des solutions originales dans la mesure où elles s’ajoutent aux mesures nationales habituellement défendues « à gauche ».
Filieris, un réseau pas comme les autres
Des professionnels de la santé, parfois de véritables institutions dans leur domaine, rejoignent cette volonté de répondre aux besoins réels de notre population.
C’est le cas du réseau Filieris.
Mais qu’est-ce que Filieris ? Un réseau de centres de santé comme il y en a tant d’autres, privés, dont on sait que l’intérêt principal est de faire de l’argent pour leurs actionnaires ? Rien à voir avec la démarche de Filieris, héritière du réseau de la CANSSM. Un sigle que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
La Caisse autonome nationale de la Sécurité sociale dans les mines (CANSSM), c’est-à-dire le régime social des mineurs, a été prévue en extinction par une majorité de députés (181 voix contre 163) le 10 février 2023, dans le cadre de la politique de liquidation des régimes spéciaux de Sécurité sociale.
Le profit n’est pas le moteur
Mais pas simple de barrer d’un trait de plume l’existence d’un système qui concerne toujours plus de 240.000 personnes et le transfert de ces ayants droit au régime général s’est accompagné de la mise en place de nouvelles formes de gestion.
C’est ainsi qu’est née Filieris, gérée par la CANSSM mais dont les prestations ne sont plus réservées aux ayants droit des Charbonnages de France. Ce qui était déjà une pratique dans le Bassin Minier, les hôpitaux de la SSM jouant parfois le rôle de structures de santé de proximité lorsque l’urgence le commandait et que l’hôpital public était trop loin.
L’argent facile et la recherche de profits pour des actionnaires ne constituant donc pas le moteur de Filieris, il était donc naturel que ses équipes professionnelles comme ses dirigeants s’inscrivent dans une démarche proactive pour répondre à sa première mission : « soigner les patients des territoires où le groupe est présent et les accompagner efficacement dans leurs parcours de soins ».