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Budget

Un nouveau transfert de remboursement des soins est prévu !

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Santé Budget 2025

Alors que, conformément à la directive européenne Solvabilité II, tous les organismes de complémentaire santé ont bouclé leurs augmentations de cotisations qui, en 2025, prendront en charge l’augmentation de la rémunération des médecins généralistes (12 euros au lieu de 7,5 euros remboursés), le transfert de 5 % du montant de remboursement des médicaments est annoncé.

Par Nicolas Pomiès, Vice-président de Mutuale, la Mutuelle familiale

Les organismes de complémentaire santé vont devoir y faire face, sans techniquement être capables de répercuter cette augmentation de dernière minute dans les cotisations.

Rappelons qu’il n’y a pas de trésors de guerre des organismes de complémentaire santé. Il y a seulement des réserves financières obligatoires constituées selon les règles actuarielles de l’Union européenne. Lorsqu’on demande aux organismes de complémentaire santé de prendre en charge de nouveaux remboursements à la place du régime général de Sécurité sociale, c’est à leur marge de solvabilité qu’on s’attaque. Dès lors, ils ne peuvent qu’augmenter les cotisations et aussi souvent réassurer les risques auprès des réassureurs financiers qui sont partie intégrante du capitalisme mondialisé. C’est ainsi que les cotisations des travailleurs actifs ou retraités se retrouvent à nourrir le système financier hors de l’économie réelle.

Pendant ce temps-là, le grand patronat organisé continue de réclamer la baisse des cotisations sociales ou imagine la formule antisociale de la TVA dite sociale !

C’est sur cette taxe injuste sur la consommation que la protection sociale devrait être financée selon le MEDEF et ses alliés. Pour faire passer la pilule, ils prétendent vouloir augmenter le salaire net des travailleurs pour compenser l’inflation générée par cette mesure antisociale.

C’est une proposition de mise en minorité politique et économique des salariés qui aboutira en fait à une gestion privée par des assurances de la protection sociale. Or, nous connaissons les résultats d’une telle privatisation. Aux États-Unis, avec plus de 17,8 % de PIB (contre 8,6 % en France) consacrés à l’accès aux soins, les prestations sociales sont réparties de manière inégalitaire.

En 1939, un citoyen des États-Unis avait une espérance de vie à la naissance supérieure de sept années à celle d’un Français. La situation est aujourd’hui inverse. En France, l’espérance de vie est de 82,5 ans en 2021, revenant quasiment au niveau prépandémique (82,9 ans) après la baisse de 2020. Depuis 2014, la population américaine perd chaque année quelques mois d’espérance de vie, et la baisse s’est fortement aggravée en 2020 et 2021, avec un déclin de 2,7 ans en deux ans, pour s’établir à 76,1 ans.

Selon l’OCDE, la mortalité infantile en 2021 est de 3,6 pour 1000 naissances en France, alors qu’elle est de 5,4 pour 1000 aux États-Unis. La mortalité maternelle aux États-Unis est de 23,8 pour 100 000 en 2021, ce qui constitue le pire taux des pays industrialisés, quand elle est de 8 pour 100 000 en France. Le taux de décès évitables grâce aux traitements est de 51 pour 100 000 habitants en France, il est de plus de 90 aux États-Unis.

Il y a aux États-Unis plusieurs millions de gueux abandonnés qui meurent sous opiacés dans la rue. Partout où la cotisation sociale baisse, la pauvreté augmente. En Italie, qui vient de baisser les cotisations sociales, nouveau paradis du postfascisme néolibéral, il y a 5.6 millions de travailleurs qui vivaient sous le seuil de pauvreté en 2022, ce qui entraîne de fait un accès aux soins dégradé. C’est par ces mécanismes que l’espérance de vie peut baisser.

Pour éviter en France ces enfers, la reprise en mains démocratiques de la Sécurité sociale doit être un mot d’ordre !

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