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Chronique santé

Promotion de la santé mentale en 2025 !

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Santé Gouvernement

La situation des personnes présentant une pathologie mentale en France est préoccupante. Le 22 septembre, Michel Barnier annonçait au Journal Télévisé de France 2 souhaiter que « la santé mentale soit la Grande cause nationale en 2025 ».

Schizophrénie, dépression, troubles bipolaires, alimentaires, anxieux… 13 millions de personnes, soit un Français sur cinq, souffrent de troubles psychiques, dont trois millions sont considérés comme sévères.

Avec les confinements successifs, les crises sociales, géopolitiques, économiques et environnementales, les pathologies mentales ont explosé dans toutes les tranches d’âge. Une étude publiée en 2023 révélait que 4 étudiants sur dix présentait des signes dépressifs et 29 % d’entre eux des idées suicidaires. La santé mentale représente un véritable enjeu de santé publique. D’autant que la précarisation des patients atteints d’une affection psychiatrique favorise des pathologies associées. Les maladies cardio-vasculaires sont la deuxième cause de mortalité chez les patients présentant une maladie psychiatrique, après le suicide.

Or, les délais d’accès aux soins sont vertigineux. En 2023, le délai moyen d’accès à l’ambulatoire était de 1 à 4 mois en psychiatrie adulte pour plus de la moitié des établissements. En psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, les délais varient entre 5 et 12 mois selon 45 % des établissements. L’indispensable accompagnement social est également souvent complexe, contribuant à la marginalisation sociale et professionnelle des malades.

La psychiatrie est en état d’urgence. Un quart des postes de psychiatres sont vacants dans 40 % des établissements publics. Il manque de moyens matériels, et de professionnels paramédicaux. Ces causes structurelles ont entraîné la fermeture de 7 % des lits en 2023.

Grande cause nationale : une réponse aux besoins ?

La santé mentale représente à elle-seule 23,3 milliards d’euros, soit 14 % des dépenses de santé.

Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, a assuré qu’elle serait « au rendez-vous de l’attente » du Premier ministre. Elle a néanmoins prévenu qu’elle n’était « pas une fée », et que la question budgétaire resterait serrée. Pour « faire plus avec un budget donné », elle mise sur « l’intelligence collective ».

Le label « grande cause nationale » a été créé en 1977. Après un appel d’offres, les organismes ou collectifs choisis par le gouvernement peuvent diffuser gratuitement sur les médias publics des messages de sensibilisation et d’information concernant le thème retenu.

L’égalité entre les femmes et les hommes était affichée comme grande cause du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2017, puis en 2022. Or, en septembre 2023, la Cour des Comptes jugeait que « cela ne se traduit encore que par des avancées limitées ».

À la veille de l’examen du plan de financement de la Sécurité sociale pour 2025, les professionnels du secteur attendent un budget à la hauteur des besoins nécessaires à la prise en charge des troubles mentaux plutôt que des messages de promotion de la santé mentale.

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