Un certain nombre de gratifications et autres primes furent octroyées... mais pas à toutes et tous. Des secteurs entiers furent volontairement oubliés, ou le versement des primes laissé à l’appréciation des patrons et des DRH.
Dans certains établissements, on assistait à des scandales, comme au Centre Hospitalier de Boulogne-sur-Mer où les soignants ayant contracté le Covid en soignant ceux qui en étaient atteints ne touchaient pas de prime « Ségur » parce qu’ils avaient posé un congé maladie !!!
Pareil dans l’aide à domicile. Idem dans les entreprises associatives sanitaires, sociales et médico-sociales à but non lucratif. Un dernier secteur où les mouvements revendicatifs sont rares.
Le « Ségur » pour tous !
Malgré tout, de nombreuses actions ont émaillé ces quatre dernières années, allant jusqu’à manifester publiquement il y a un mois.
Un bouillonnement qui a modifié les rapports à l’intérieur de ces entreprises associatives puisque, quelques semaines seulement après les manifestations concentrées dans les Hauts-de-France, une Convention collective unique étendue (CCUE) a été signée. « Elle met fin à des années de pratiques d’un dumping social inacceptable » relève la CGT qui signera cet accord ainsi que son second volet qui met en place le calendrier des négociations.
L’accord débouche enfin sur l’octroi du bénéfice du « Ségur-Laforcade » à l’ensemble des salariés, notamment la prime de 238 euros brut mensuels. Ce n’est pas rien.
Maintenir le rapport de forces...
Cela dit, pas d’angélisme. La CGT y va sur des bases claires :
Les classifications devront être construites à partir des niveaux de qualification des diplômes et c’est le meilleur de chaque convention collective qui devra être généralisé à tous.
La CGT rejette aussi les critères visant à individualiser les salaires et demande la prise en compte de l’ancienneté.
Elle demande en outre la mise en place d’un salaire minimum conventionnel de haut niveau qui mette fin au système honteux d’indices au-dessous du Smic dans plusieurs conventions.
Et enfin, dans ces professions fortement féminisées, il est pour le syndicat impératif de supprimer les inégalités salariales hommes-femmes.
Comme on le voit, tout n’est pas gagné et la CGT appelle les salariés à ne pas baisser la garde et à maintenir le rapport de forces qui a contribué à ces premiers acquis.