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L'exemple du Pas-de-Calais

Développer l’offre de soins, c’est possible

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Santé Filieris

Les médecins, généralistes et spécialistes tout comme une bonne partie des professions de santé sont en nombre insuffisant dans le pays, et notamment dans le Pas-de-Calais. Depuis des mois, la CGT, le PCF et ses élus, rejoints localement par d’autres forces politiques, syndicales et des collectivités, travaillent à un plan « Santé » qui vise à consolider et à développer l’offre de soins.

Après avoir dressé, secteur par sous-secteur, un état des lieux qui a de quoi faire peur, ils se sont attaqués à l’élaboration de propositions. Toutes ne sont pas du même niveau.

Certaines dépendent directement de la politique d’État, du gouvernement, ce qui va nécessiter une mobilisation d’ampleur pour régler les problèmes de santé publique.

D’autres, inédites jusqu’à aujourd’hui, s’appuient sur des structures existantes qui ne demandent qu’à se développer. Elles ne régleront pas tout, loin s’en faut.

Parmi elles, l’existence des « restes » de la Sécurité sociale minière dans le Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais. Et la SSM a de beaux restes malgré les coups portés par tous les gouvernements depuis la remontée de la dernière gaillette, en décembre 1990 à Oignies.

Des centres de santé ouverts tous

Les pouvoirs successifs n’ont pas réussi à barrer d’un trait de plume la réalité d’un territoire, culturellement uni, qui compte toujours 1.26 million d’habitants répartis dans 250 communes et comptant huit grosses intercommunalités de Béthune à Valenciennes. C’est plus d’un cinquième de la population des Hauts-de-France.

Dans ce territoire continuent donc d’exister des structures de soins, gérée par la Caisse autonome nationale de Sécurité sociale minière (CAN SSM). Et surtout ouverte à toute la population.

Les hôpitaux de la SSM, réservés aux ayants droit des Houillères, ont toujours rendu service à toute la population. Quand on se blessait à Fouquières-lès-Lens, on n’appelait pas le Samu pour aller aux C.H. Lens ou Hénin. On filait à l’hôpital Sainte-Barbe où les toubibs vous soignaient sans demander si vous étiez ressortissant du régime minier. Ce qui fait que la fermeture d’un certain nombre de ces hôpitaux a été vécue comme un vrai drame là où cela s’est produit.

L’intégration des structures (devenues Filieris) de la SSM dans le régime général ont paradoxalement ouvert officiellement ces hôpitaux à tous les publics.

Une forte offre de santé

Marc Beugin, secrétaire de l’Union syndicale des retraités CGT y voit un des moyens de développer l’offre de proximité dans le Nord et le Pas-de-Calais.

«  L’offre de soins de Filieris - Nord, c’est pour l’instant 60 Centres de santé sur 120 en France (il y a d’autres Bassins miniers que le nôtre). Il s’agit d’une offre de soins coordonnée, sans avance de frais ni dépassement d’honoraires. Une offre ouverte à toute la population, largement utilisée par les ressortissants du régime général. C’est aussi une offre de proximité puisque ces Centres, ouverts à toute la population, sont implantés dans des quartiers populaires et peuvent toucher aussi une population plus précarisée.

Cette offre est loin d’être négligeable : 90 médecins généralistes, encore plus d’infirmiers et de kinésithérapeutes sans lesquels l’accès aux soins de premier recours serait catastrophique  ».

Des ouvertures de Centres de santé

Cette offre de soins et ce potentiel de développement a pu être globalement maintenue jusqu’à présent grâce à la mobilisation du Collectif Santé et la vigilance de l’Association des communes minières. Mais l’offre de spécialités a tout de même été fortement entamée avec la fermeture du Centre de médecine spécialisée de Bruay-la-Buissière et la réduction quasiment partout de l’éventail des spécialités proposées, par manque d’attractivité des secteurs concernés.

« Les syndicats de mineurs et toute la CGT mettent beaucoup d’espoir dans un rapprochement entre la CAN SSM et la Caisse nationale d’assurance maladie pour donner un nouveau souffle au réseau », explique Marc Beugin.

Le forcing va donc être engagé pour obtenir des moyens, d’autant que Filieris est favorable à la consolidation et au développement de sa mission.

Ce ne sera pas sans difficultés puisque pour accomplir celle-ci, Filieris se désengage de son patrimoine immobilier et le revend.

On pouvait donc craindre des fermetures à la pelle. Heureusement, les collectivités locales et des bailleurs sociaux ont pris le relais et construisent ou rénovent des centres de santé qui accueilleront les équipes médicales actuelles. Mais aussi de nouvelles puisque Filieris envisage, à ce compte, de se développer sur d’autres communes aux confins du Bassin Minier.

Des créations subventionnées…

Pour cela, le Collectif santé du Bassin minier a réussi à convaincre le Préfet et la Région d’autoriser le subventionnement de l’investissement dans les Centres de santé, avec des médecins salariés, au même titre que les regroupements de libéraux dans des Maisons pluridisciplinaires de santé.

Ces investissements peuvent être très importants. On parle de projets à 1 million d’euros à Billy-Montigny ou à 300.000 euros à Méricourt, subventionnables aujourd’hui par la Région à hauteur de 50 % et par l’État à 25 % ou 30 %.

Un projet beaucoup plus ambitieux que les maisons pluridisciplinaires de santé par les garanties salariales et de qualité de travail offertes aux professionnels de santé.

C’est du moins le pari que font le Collectif santé et Filieris, avec des arguments que nous verrons la semaine prochaine.

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