Une hausse significative des IST était déjà notée entre 2017 et 2019 où le nombre de diagnostics de gonorrhée avait augmenté de 21 % en France. Les conséquences de cette IST due à la bactérie Neisseria gonorrhoeae peuvent être graves. Chez la femme, elle peut atteindre l’utérus, les trompes, et provoquer une infertilité. Chez l’homme, les symptômes courants comme un écoulement pénien, des douleurs testiculaires et urinaires ont autrefois conduit à dénommer la maladie « chaude pisse ».
Le taux d’IST est encore plus élevé dans les territoires ultramarins où le faible niveau socio-économique se conjugue avec les difficultés d’accès aux soins et au retard de dépistage.
L’enquête réalisée en Nouvelle-Calédonie pour le baromètre santé 2022 montre que 22 % des personnes interrogées n’utilisent jamais de préservatif.
En décembre 2021, le ministère de la Santé et des Solidarités présentait sa stratégie nationale pour promouvoir la santé sexuelle par l’éducation et l’information.
Parmi les actions ciblées jusqu’à 2030, le « renforcement des actions de santé sexuelle pour l’Outre-mer par le biais du service militaire adapté », dispositif militaire d’insertion socio-professionnelle pour les 16-25 ans.
Des dizaines de CRS rapatriés de Nouméa
En mai dernier, des renforts policiers décollaient pour Nouméa après le début des émeutes. Parmi les effectifs, plusieurs sections de CRS en charge de protéger le port et l’aéroport. Mais manifestement pas les rapports.
Dans son édition du 11 septembre, Le Canard Enchaîné révèle que plusieurs dizaines d’entre eux auraient été rapatriés discrètement au cours des dernières semaines après avoir contracté une gonorrhée. Selon le journal satirique, il s’agissait d’éléments de différentes compagnies logées dans un hôtel chic situé « à 500 m d’une boîte de nuit parmi les plus hot du territoire ».
Les membres des sections armées auraient eu des relations sexuelles non protégées avec des femmes rencontrées dans cette boîte de nuit. L’afflux de visiteuses nocturnes aurait conduit la direction de l’établissement à alerter le ministère de l’Intérieur. Des allégations portant atteinte à l’image des forces de l’ordre que dément catégoriquement la direction centrale des CRS.
Le Canard Enchaîné affirme que les nouvelles recrues sont dorénavant averties du risque sanitaire de la mission.