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Centre médical de la Côte d'Opale

Débrayage pour la maternité et l’ensemble du personnel

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Luttes Santé Emploi

Sur fond de projet de fermeture de la maternité du Centre médical de la Côte d’Opale, à Boulogne-sur-Mer, les personnels de l’ensemble des services ont débrayé ce lundi matin 19 mai. Ils revendiquent de meilleures conditions de travail et une revalorisation de leurs salaires. Cette situation locale se déroule dans un contexte national de lutte contre les déserts médicaux et alors que les députés demandent un moratoire sur les fermetures de maternités.

La colère est montée d’un cran chez les salariés du Centre médical chirurgical obstétrical de la Côte d’Opale (CMCO). Ce 19 mai, l’ensemble du personnel (infirmier(e)s et agents de service), s’est mis en grève par solidarité avec les salariés de la maternité mais aussi pour faire valoir l’ensemble de leurs revendications. Celles-ci portent sur les conditions de travail qui se dégradent en termes d’encadrement mais aussi de matériel dont une grande partie est vétuste (30 ans). Les conditions se dégradent depuis le rachat de la clinique par le groupe Vivalto Santé, expliquent les grévistes.

Manque de matériel et blocage des rémunérations

Le manque de matériel concerne tous les services. Quant au personnel, les effectifs sont de plus en plus réduits avec une augmentation de la charge de travail. « Les plannings, dénoncent les syndicats, se font sans concertation, avec des horaires décalés et des salariés qui "voyagent" de service en service pour compenser les absences. »

Par ailleurs, les rémunérations sont bloquées depuis 2020 alors que l’inflation s’est fortement accrue en 2024. En moyenne, la prime d’intéressement se monte à 250 euros par an.

Les négociations entamées ce lundi portent aussi sur des revendications fortes pour les indemnités allouées aux personnes qui seront licenciées (24 personnes sont concernées pour la maternité) après plusieurs années de boîte. Le personnel demande reconnaissance, respect et dignité.

Le personnel réclame aussi l’intégration de 11 autres salariés dans le PSE. Cette revendication, si elle aboutit, permettrait aux personnes concernées de pouvoir choisir entre reclassement ou départ avec indemnités comme les 24 qui pourraient être licenciées.

Après 30 ans d’ancienneté, passer d’un service maternité à un autre service demande de la compétence pour assurer la sécurité des patients. Or, comment se former en quelques jours sur des gestes qui requièrent technicité et précisions ? Cela contredit l’argument sécuritaire qui était avancé par la direction pour justifier la fermeture du service maternité…

Un moratoire voté à l’Assemblée nationale

Autre élément qui fait monter la colère : en cas de grève, la clinique se devrait de fonctionner comme un dimanche avec uniquement des blocs opératoires pour les urgences. Or aujourd’hui, les blocs fonctionnent au-delà des urgences. L’argument sécuritaire ne tient décidément plus et laisse plutôt apparaître la logique du profit. Il s’agit en effet de remplacer le service maternité, qui n’est pas lucratif, par de l’ambulatoire, qui va permettre une plus grande rentrée d’argent, sans compter la privatisation du parking.

On notera que la fermeture de la maternité intervient alors que, ce 15 mai, les députés ont adopté une proposition de loi, en première lecture, pour instaurer un moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités. Adoptée à l’Assemblée nationale par 97 voix contre 4, cette proposition vise aussi à mettre en place une « stratégie nouvelle en matière de périnatalité ». Portée par le groupe centriste LIOT, dans le cadre de sa niche parlementaire, elle entend renforcer la connaissance des causes de la mortalité infantile, améliorer l’accès aux soins et garantir la sécurité des prises en charge.

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