À l’exemple de la variole, certaines maladies ne frappent qu’une fois la même personne et lui confèrent une immunité qui l’exempte de la rechute. C’est ce qui poussa les familles régnantes du XVIIIᵉ siècle, dans la crainte de perdre la totalité de leurs descendants lors d’une épidémie, à recourir au pari de la variolisation. Une pratique qui consistait à utiliser les sécrétions d’une variole bénigne pour inoculer leurs enfants. Il faut savoir cependant que le pari était osé, comme le souligne une proposition faite à un père il y a plus de deux cents ans, pour l’inciter à varioliser son enfant. « Grâce à cette inoculation, il y a trois cent soixante-quinze chances de conserver son enfant contre une de le perdre. Et il y a 6 chances sur 7 de le perdre en abandonnant son destin au hasard des dieux ou de la nature. » Sauf qu’au moment de choisir, il fallait parier sans pouvoir revenir en arrière.
C’est à la fin du XVIIIᵉ siècle qu’Edward Jenner, médecin de campagne, adepte de la variolisation, observa que lors des épidémies, les trayeuses qui avaient contracté la vaccine, une dermatose du pis des vaches, n’avaient pas la variole. Autre temps, autres mœurs ?! En mai 1796, il préleva…