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Chronique

Après les déserts médicaux, les déserts pharmaceutiques ?

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Mise à jour le 24 mai 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Santé

C’est ce que redoute l’Union de Syndicats de Pharmaciens d’Officine (UPSO), qui appelait à la grève des gardes en ce week-end de Pentecôte. 230 officines ont fermé en 2023. Près d’une toutes les 36 heures. La profession craint une dégradation de l’accès aux soins.

Il reste moins de 20 000 officines en France. Un constat inquiétant, quand des tâches médicales comme la vaccination ou le traitement d’infections urinaires non compliquées ont été déléguées aux pharmaciens pour pallier le manque de médecins. Les officines hébergent également la plupart des cabines de téléconsultation. Un lieu plus approprié que les gares, comme l’avait récemment imaginé la SNCF.

Alors que le tarif de la consultation chez le généraliste passera à 30 € en décembre, les pharmaciens, dont les charges ont augmenté de 15 % en 2023, demandent, eux aussi, une revalorisation de leurs actes. D’autant qu’ils passent en moyenne douze heures par semaine à chercher une alternative aux pénuries de médicaments.

L’Agence de sécurité du médicament a enregistré 4 925 signalements de ruptures de stocks et de risques de rupture en 2023, soit une hausse de 30,9 % par rapport à l’année précédente.

Les causes des ruptures sont multiples. Production reposant sur un petit nombre d’usines de matières premières localisées en Asie. Forte croissance de la demande à l’origine d’un marché tendu. Mondialisation du marché avec une disparité des bénéfices à la vente selon les pays, la France étant un pays où le prix des médicaments est relativement bas.

Malgré les annonces gouvernementales pour relocaliser «  la production des médicaments essentiels », ou le projet de révision du « paquet pharmaceutique » par la Commission européenne afin de favoriser « la gestion des tensions d’approvisionnement par les autorités  », les pénuries s’aggravent.

Mais la goutte d’eau, c’est le projet de loi qui devrait être présenté en juin, et qui, comme l’avait annoncé Gabriel Attal en janvier, «  devrait libéraliser la vente en ligne de médicaments  ».

L’arrêté du 20 juin 2013 encadre jusqu’à ce jour les cyberpharmacies qui doivent impérativement être tenues par des officines pharmaceutiques agréées. Une culture de l’autodiagnostic et de l’automédication a entraîné l’émergence de milliers de sites non réglementés fournissant un accès non surveillé aux produits médicaux. Des médicaments pour beaucoup contrefaits, ou de moins bonne qualité, ne traitant pas correctement la maladie ou l’affection à laquelle ils sont destinés, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé.

Ce projet de loi, c’est « une porte ouverte à Amazon » prédit Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Les portes des pharmacies seront quant à elles fermées jeudi 30 mai en raison d’un mouvement de grève.

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