Le deuxième centre hospitalier public du département de la Manche a besoin de 700 000 € pour réarmer son service de médecine polyvalente. Il s’agit d’aménager une extension complète dotée de douze lits, ainsi que du matériel biomédical et hôtelier nécessaires.
Engagé dans une démarche innovante, l’établissement sollicite l’épargne citoyenne via l’application Villyz. Dédiée aux projets des collectivités territoriales, des sociétés publiques et des établissements de santé, la plateforme Villyz est agréée par l’Autorité des marchés financiers.
L’investissement dans le projet équivaut à un prêt à taux d’intérêt fixe de 3 % par an avant impôt. Le capital investi est remboursé progressivement tous les trois mois avec une part d’intérêts correspondant aux intérêts du capital restant dû.
L’emprunt citoyen pourrait être une nouvelle forme d’épargne concurrentielle au livret A.
Cédric Piaud, directeur financier de l’établissement, l’affirme : « c’est un emprunt validé par l’ARS et l’État ».
Frederick Marie, directeur de l’établissement, voit dans cette démarche la possibilité de « s’engager en faveur d’un meilleur accès à des soins de qualité ». Une opportunité offerte « à toutes et tous, quels que soient ses moyens ».
« Les besoins justifient les moyens »
L’époque est aux néologismes et aux reformulations. Alors que la Sécurité sociale célèbre cette année son 80ᵉ anniversaire, jamais la phrase historique d’Ambroise Croizat « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » n’aura été autant détournée.
Après avoir fait appel à la charité publique via un « hôpital-thon » lors de la pandémie de Covid, les autorités valident aujourd’hui le financement direct des établissements publics par les usagers.
Les attaques contre le modèle de protection sociale issu du programme du Conseil national de la Résistance se multiplient de façon insidieuse.
Pour tenir l’objectif annoncé à Bruxelles de maintenir la croissance des dépenses d’assurance maladie de la France à 2,9 %, la Cour des comptes recommande de « repenser le champ des soins remboursés par l’Assurance maladie obligatoire en fonction du niveau de revenu des assurés ».
Emmanuel Macron a quant à lui remis sur la table l’option d’une « TVA sociale », qui consisterait à baisser les cotisations patronales finançant l’Assurance maladie, et à les compenser par une hausse de la TVA, impôt notoirement injuste taxant indistinctement selon les revenus. 17 % des Français arbitrent aujourd’hui entre achat de nourriture et produits d’hygiène, soit 8 millions de personnes. Devront-ils à l’avenir budgétiser aussi l’accès aux soins dont ils ont besoin et pour lesquels ils ont déjà cotisé selon leurs moyens ?