Au fil des mois, les différentes alertes portées en interne au Centre Hospitalier de Lens sur cette situation critique se sont heurtées « à une méconnaissance institutionnelle de la réalité du volume d’activité de notre service de pédopsychiatrie et aux difficultés structurelles médicales pour y répondre » rappelle le syndicat.
Des médecins qui fuient les mauvaises conditions d’exercice
Pire encore, les nombreux passages aux urgences du C.H. Lens d’enfants et d’adolescents, avec point d’appel psychiatrique ont fini par mettre à mal l’investissement de 3 des 5 praticiens restant en fonction, partis exercer dans des conditions plus propices à une prise en charge optimale dans d’autres établissements de la Région.
Ne restent que 2 praticiens qui n’exercent pas à temps complet, et aucune perspective de recrutements à court terme garantie. Une tension aggravée par le fait qu’un tiers des passages aux urgences pédiatriques de Lens relève d’autres secteurs de pédopsychiatrie, sans que l’organisation en tienne compte.
La présence des 2 praticiens encore en poste dans les prochains mois est donc précaire et, par conséquent, le suivi de plus de 2.400 enfants au sein des 10 unités fonctionnelles devient très préoccupant. Cette image dégradée fait aussi que l’établissement n’a plus aucun interne jusqu’à la fin de l’année.
L’apathie de la Direction doit cesser !
En outre, des activités financées par l’ARS et pour lesquelles des recrutements paramédicaux ont d’ores et déjà été effectués risquent également de ne pas se développer.
« Le personnel, composé d’environ 70 professionnels de tous métiers soignant, psychologue, socio-éducatif, de rééducation et administratif est donc mobilisé pour que l’apathie institutionnelle cesse afin de ne pas mettre en péril l’offre de soins sur notre secteur géographique aux indicateurs en santé mentale défavorables. Ce serait une catastrophe sanitaire pour les enfants et adolescents de notre bassin de vie » alerte le syndicat.
Sans réponse concrète de la Direction à la situation, les personnels de pédopsychiatrie ont donc décidé de poursuivre le mouvement jusqu’au jeudi 30 mai.