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Université

Les syndicats étudiants dénoncent les ravages des plateformes de sélection

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Mise à jour le 18 septembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Luttes École Éducation Syndicalisme

Les mots d’ordres fleurissent chaque année dans de nombreuses villes contre la sélection à l’Université. Diverses organisations de jeunesse, syndicales ou politiques, font de ce sujet un moteur de mobilisation.

Une organisation comme l’UEC (branche étudiante des Jeunesses communistes), indique par exemple se développer fortement dans le pays en étant fer-de-lance sur la question.

Exemple à Lille où, ce lundi matin, ce sont les syndicats étudiants qui appelaient à protester contre les plateformes de sélection Parcoursup et Mon Master.

La sélection du lycée au master

Le syndicat étudiant UNEF mène tous les ans une campagne de recensement des étudiants refusés à l’université. Avec les autres syndicats, il cherche aussi à mobiliser pour rectifier le tir et réclamer des inscriptions. C’était le but du rassemblement organisé ce lundi matin 16 septembre, devant le siège de l’Université de Lille, rue Paul Duez.

Si les lycéens sont confrontés à la sélection de la plateforme Parcoursup, les étudiants en master doivent passer par la plateforme « Mon Master ».

« Ces plateformes, résume Nikolaz Richard-Besche, secrétaire général de l’UNEF à l’Université de Lille, sont une attaque contre le principe des études universitaires. »

Des blocages qui confortent l’enseignement privé

Sur les sites gouvernementaux, tout est présenté de manière idéale. Mais concrètement, explique le responsable de l’UNEF, ces sélections débouchent sur des refus d’inscription en licence et en master. « Nous les recensons, et nous luttons pour leur inscription dans la fac et la filière de leur choix. La sélection imposée par les gouvernements de droite comme de gauche n’est pas une fatalité. »

Avec Parcoursup, les bacheliers ou futurs bacheliers font dix vœux. Mais en fonction des places, ils ne peuvent plus choisir prioritairement (ou hiérarchiser) en fonction de leurs choix. Ils sont ainsi 200 000 à 300 000 à quitter la plateforme sans obtenir d’inscription dans le public. Cela conforte donc les orientations vers l’enseignement privé. À la rentrée 2021-2022, les inscriptions ou réorientations vers le privé étaient en hausse de 25 %, selon l’UNEF.

Cela peut conduire à des situations ubuesques. Ainsi, ce lycéen qui souhaitait s’orienter vers des études de management sportif n’a pas trouvé de réponse sur Parcoursup. Très motivé, il a recherché dans l’enseignement privé. Il a trouvé un établissement qui propose un diplôme reconnu par l’État après trois ans d’études. Mais attention, les deux années coûtent 13 000 euros (soit 6 500 euros de frais d’inscription par an). La troisième année se fait en alternance. Si l’étudiant ne trouve pas l’entreprise qui l’acceptera, sa dernière année d’étude, avant le diplôme, lui coûtera 9 000 euros. Soit une addition de 22 000 euros.

Impossible pour un jeune issu d’une famille de la classe moyenne. Pour les familles modestes, n’y pensons pas. En désespoir, le jeune en question a pris une option proposée par Parcoursup : un BTS commercial. On est loin du projet de carrière souhaité. Sauf à refaire une tentative sur la plateforme pour la rentrée 2025.

Projets de vie contrariés

Avec la plateforme Mon Master, ce n’est guère plus joyeux. « Les titulaires d’une licence devraient pouvoir accéder à un master. Mais ils manquent souvent de propositions », explique Nikolaz Richard-Besch. Ainsi, la sélection étant devenue plus compliquée, un barrage peut bloquer les études après la licence, faute de place en master. Là aussi, les ambitions des étudiants peuvent être contrariées. À l’image de cette étudiante lilloise qui postulait pour un master en génie civil, et à qui l’on propose un master d’enseignante premier degré à... Bordeaux.

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