Un appel des syndicats enseignants
Dans un communiqué unitaire signé par l’UNSA Éducation, la FSU, la CGT Educ’action, la CFDT Éducation Formation Recherche publiques et SUD Éducation, les principaux syndicats enseignants rappellent leur « opposition aux idées d’extrême droite : par nature, xénophobe et raciste, l’extrême droite est un danger pour l’École publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie ».
Les cinq organisations alertent sur le fait que « L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’école. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme ».
Les associations disciplinaires et pédagogiques inquiètes
Les syndicats enseignants ne sont pas les seuls à avoir réagi. Du côté des associations disciplinaires, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) a publié un communiqué rappelant « son attachement aux valeurs et aux principes de notre République démocratique, laïque, sociale et solidaire ».
L’association, qui s’était déjà engagée durant la campagne présidentielle de 2022, critiquant alors « les immondes propos intolérants et xénophobes répandus, tel un poison » et les « falsifications sans vergogne de l’histoire » appelle, elle aussi, à battre l’extrême droite le 30 juin : « Consciente de la menace que l’extrême droite […] sur les populations les plus fragiles ; consciente des dangers que représente cette sensibilité politique pour l’école publique, les libertés académiques, scientifiques et pédagogiques, pour les programmes scolaires comme pour la vérité historique » l’APHG « réaffirme son soutien à tous les collègues engagés pour défendre les valeurs citoyennes et annonce que, quelle que soit l’issue des urnes, elle poursuivra ses combats contre toutes les formes de discrimination, contre l’antisémitisme, le racisme et défendra ses idées et les valeurs républicaines ».
La tonalité est identique du côté du Cercle de recherche et d’action pédagogiques (CRAP), qui édite Les Cahiers pédagogiques, la revue de référence en matière de pédagogie, qui plaide depuis sa fondation en 1945 pour « rajeunir les traditions de notre enseignement » et pour une éducation bienveillante et émancipatrice.
Opposé au choc des savoirs annoncé par Gabriel Attal, le CRAP-Cahiers pédagogiques a publié le 10 juin un communiqué appelant à « barrer la route aux forces rétrogrades » : « L’extrême droite […] irait beaucoup plus loin dans le sens de l’école à deux vitesses et dans la mise au premier plan de valeurs contraires à l’idéal d’une école démocratique dans tous les sens du terme. On ne peut, on ne doit pas céder au découragement, à la résignation. Il est possible le 30 juin et le 7 juillet d’éviter le cauchemar d’une majorité absolue de députés hostiles à une école vraiment républicaine, pour en rester au terrain qui nous concerne directement, en proposant une autre vision de l’école et de la société qui, par exemple, relèverait les défis des inégalités, de l’écologie, du bon usage du numérique et des réseaux sociaux, saurait combattre le décrochage et promouvoir la coopération et le bien vivre ensemble… ».