Les budgets Macron–Lecornu en discussion au Parlement annoncent un durcissement sans précédent pour la Sécurité sociale et les services publics, et l’enseignement supérieur n’y échappe pas. Point d’indice gelé, postes non remplacés, grilles salariales stagnantes, primes bloquées, protection sociale complémentaire non financée : les universités cumulent les injonctions d’économies.
Un système à bout de souffle sous l’effet des coupes nationales
En dix ans, le nombre d’étudiants a augmenté de 20 % sans équivalent en créations de postes. Résultat : une précarité endémique, proche de 38 % en 2023 hors vacataires, selon les données ministérielles. Plusieurs établissements se retrouvent aujourd’hui en déficit technique ou à la limite de la rupture.
Dans ce climat, certains choix budgétaires font exploser les tensions. À Grenoble, l’Université Grenoble Alpes (UGA) a tenté d’imposer des frais d’inscription allant jusqu’à 6 000 € pour l’école d’ingénieurs INP Grenoble, avant de reculer face à la mobilisation. La direction évoquait un « budget intenable », symptôme récurrent dans un paysage universitaire soumis à des obligations nouvelles sans compensation par l’État.