Âgé de 74 ans, Georges Ibrahim Abdallah est incarcéré en France depuis 1984. Reconnu coupable en 1987 de complicité dans les assassinats d’un diplomate américain et d’un attaché militaire israélien à Paris, il est libérable depuis 1999. Pas moins de dix demandes de libération conditionnelle ont été rejetées.
Militant communiste libanais, il est une figure de la lutte de libération palestinienne. Il a été le chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL) en France. Ce groupe répliquait aux assassinats de civils libanais et palestiniens orchestrés par Israël sous fausse bannière. Mais depuis 1984, les FARL n’ont commis aucun acte de violence, et Georges Abdallah n’a été impliqué dans aucune nouvelle affaire.
Sa condamnation elle-même reste controversée. À son procès, aucune preuve directe n’a permis d’établir sa participation aux assassinats de 1982. Il a été condamné à la perpétuité alors que son implication reste sujette à débat et dans un contexte d’attentats sanglants à Paris commis par d’autres groupes. Le procès s’est déroulé sous haute tension, influencé par les États-Unis, Israël et la presse de l’époque. Le procureur lui-même n’avait requis que dix ans.
Plusieurs décisions favorables à sa libération ont été bloquées, notamment en 2003 et en 2013, sous la pression directe du département d’État américain et par refus du ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, de signer l’arrêté d’expulsion. En juin 2013, le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a dénoncé cette situation comme une violation du droit international.
Aujourd’hui, Georges Abdallah est le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Mais l’État français continue d’ignorer les décisions de justice et de céder aux pressions diplomatiques.