Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans la société française d’aujourd’hui ?
La société progresse. Le procès Gisèle Pelicot a montré qu’il y a une prise de conscience collective importante sur les questions de genre, sur les violences dans le cadre familial contre les femmes. On ne peut pas nier la prise de conscience chez un certain nombre d’hommes et de femmes de la réalité de ces violences. J’ai l’impression qu’elles sont de moins en moins tolérées. Le regard social a changé sur ces questions.
C’est une évolution qui est arrivée très vite ?
Je pense que cela a commencé dans les années 70, lorsque Gisèle Halimi a défendu une jeune fille qui s’était fait avorter. C’est à partir de là que l’on a commencé à médiatiser la question de l’avortement. Ensuite, on l’a fait pour le viol. À travers de grands procès, dans un contexte d’importantes mobilisations féministes (manifestations, pétitions, organisations nouvelles) on a avancé à partir du moment où ces questions sont arrivées dans le débat public. Désormais, on accuse les agresseurs et on culpabilise moins les agressées. La responsabilité sociale a été inversée, même si tout n’est pas gagné.