Ces chiffres traduisent une crise structurelle, dénoncée par Stéphane Gély, directeur interrégional des services pénitentiaires de Toulouse, qui alerte sur une situation « intenable » dans le Sud-Ouest. À Toulouse, 1 187 détenus s’entassent dans un établissement prévu pour 580.
Les conséquences sont dramatiques : 5 761 personnes dorment sur des matelas au sol, l’espace vital peut descendre à 1,28 m² par détenu, et l’insalubrité (cafards, punaises de lit) alimente les tensions. Ces conditions, jugées « inhumaines et dégradantes », engagent la responsabilité de l’État, déjà condamné à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment dans l’arrêt J.M.B. contre France (2020) et celui du 6 juillet 2023.
Face à cette urgence, de nombreuses institutions – Conseil de l’Europe, CGLPL, OIP – réclament un mécanisme national contraignant de régulation carcérale. Stéphane Gély, à bout de solutions, alerte sur l’épuisement du personnel pénitentiaire.
Pourtant, la réponse gouvernementale reste centrée sur la construction de nouvelles places (15 000 d’ici à 2027), une stratégie jugée coûteuse et inefficace. L’OIP dénonce une « frénésie punitive » déconnectée des…