Le Rassemblement national nous la joue cool… Aujourd’hui, il laisse croire que l’expulsion des étrangers de Paris, pour cause de Jeux olympiques, et la présence énorme des forces de l’ordre ont engendré une importante baisse de la délinquance, comme le montrent les dernières statistiques. Les dirigeants du RN oublient que cette baisse a été entamée dès janvier de cette année !
Ne serait-ce pas, en filigrane, le même discours que celui de l’extrême droite anglaise ?
À Paris, en France, comme en Angleterre, selon l’extrême droite, les immigrés sont responsables de tout, du chômage, de la délinquance, de la hausse des prix, de la violence…
Les réseaux sociaux et Elon Musk dans la curie
Les dernières élections législatives qui se sont déroulées fin juillet au Royaume-Uni ont vu une forte croissance du vote d’extrême droite. Les électeurs ont aussi sanctionné les politiques de baisse des impôts pour les plus fortunés et les grandes entreprises, la limitation des salaires, la dégradation des services publiques…
Depuis plus de dix jours, sur les réseaux sociaux, par le bouche-à-oreille et aussi par les prises de position du leader d’extrême droite Robinson, les fake news inondent l’Angleterre. Trois enfants ont été assassinés. Selon les réseaux sociaux, le meurtrier serait un jeune musulman, l’archétype d’une jeunesse immigrée, cause de tous les malheurs. En fait, ce meurtrier est né à Cardiff, il est chrétien. Ses parents d’origine rwandaise sont légalement installés en Angleterre depuis plusieurs décennies.
Pourtant, les réseaux X et Telegram continuent de déverser leur bille nauséabonde : ils sont même encouragés par leur patron Elon Musk, ami et soutien de Trump ! Il a même écrit que l’Angleterre était, à cause de ce meurtre, au bord de la « guerre civile ».
Une violence qui ne tombe pas du ciel
À Birmingham, à Liverpool, dans de nombreuses villes anglaises, la réaction contre cette extrême droite raciste et violente est vigoureuse. Les hôtels ou centres qui abritent les réfugiés, les sièges des associations caritatives de solidarité sont protégés par les habitants des quartiers ; des contre-manifestations se développent dans les centres-villes sous l’impulsion des organisations syndicales. La direction du syndicat des transports appelle les travailleurs à refuser toutes provocations et à dénoncer les actes de racisme et de xénophobie. Même attitude pour le syndicat des travailleurs de la communication, pour celui des étudiants…
Cette réaction est saine ; elle témoigne des ressorts démocratiques qui demeurent présents parmi les travailleurs britanniques. Aujourd’hui, des privés d’emplois, des salariés, la jeunesse sont durement touchés par la politique du capital et de la droite. Le gouvernement travailliste, nouvellement installé, semble se contenter d’une politique de répression, pensant ainsi arrêter les émeutes racistes. Cette violence ne tombe pas du ciel ! Elle est le fruit de plusieurs décennies de développement du communautarisme, de la séparation des populations sur des bases ethniques ou religieuses, d’une conception édulcorée de la laïcité et sans vigueur des principes laïcs. Les populations subissent avant tout le déclassement et la relégation sociale, la dislocation des services publics et les avantages accordés aux grandes firmes et aux plus fortunés…
C’est cette politique que cherche à perpétuer le président Macron. Mesurons les dangers qu’elle entraîne en Angleterre !
