Derrière la promesse d’ « efficacité », une autre réalité se dessine : celle d’une concentration inédite des moyens, des directions, et potentiellement, des lignes éditoriales.
Pour Octave Nitkowski, avocat en droit de la presse au barreau de Paris, la question centrale n’est pas celle de la fusion en soi, qui peut être un outil utile, mais de son objectif. « Créer une holding, pourquoi pas, mais au service de quoi ? » s’interroge-t-il. L’avocat alerte sur la logique économique et de centralisation de cette réforme.
Le projet de loi, tel qu’il est actuellement présenté, ne prévoit aucune garantie forte en matière d’indépendance. Bien que la loi prévoie que le directeur de France Médias soit nommé par l’Arcom pour une durée de cinq ans, ce mode de nomination est censé garantir une certaine indépendance vis-à-vis des pressions politiques. Seulement, en pratique, prévient Octave Nitkowski, les critères de l’Arcom restent flous, interprétables, et donc vulnérables. Le danger serait de voir cette structure centralisée en holding devenir un levier de contrôle, notamment en cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.