Nicolas Penin n’est pas un inconnu dans les Hauts-de-France : âgé de 48 ans, ce conseiller principal d’éducation attaché aux questions de laïcité est secrétaire départemental en charge du second degré au SE-UNSA Pas-de-Calais et secrétaire régional de l’UNSA Éducation Hauts-de-France.
Comme le précise le blog maçonnique Hiram.be, « Étant en troisième année de son premier mandat au Conseil de l’Ordre, il ne pourra être Grand Maître qu’un an, mais rien ne l’empêchera, comme Guillaume Trichard qui est dans la même situation, d’envisager de remonter ensuite au Conseil de l’Ordre pour un second mandat après l’année de rémission entre deux mandats qu’exige le Règlement Général du GODF ».
54 500 membres
Principale obédience maçonnique française, le Grand Orient de France compte 54 400 francs-maçons répartis en 1395 loges au sein desquelles ils planchent sur des sujets de société, tels que la laïcité, l’environnement, ou les questions sociales ou éthiques.
Fondé en 1773, le Grand Orient de France a fêté l’année dernière ses 250 ans. Depuis 1877 et la suppression dans ses statuts de l’obligation de croire en Dieu, le GODF est devenu la plus importante obédience de la branche de la franc-maçonnerie dite « libérale » ou « adogmatique », considérée comme « irrégulière » par la Grande Loge unie d’Angleterre, fondée en 1717, qui revendique une forme de compétence universelle et de prééminence.
Le Grand Orient de France enregistre depuis plusieurs années une croissance de ses effectifs et a connu une véritable révolution en 2010-2011 avec la possibilité pour les loges d’initier les femmes. Le GODF rejoint ainsi le Droit humain, première obédience mixte en France fondée en 1893 par la féministe Maria Deraismes et le docteur Georges Martin.
La Grande Loge nationale française (GLNF), marquée à droite, est la seule obédience reconnue par la Grande Loge unie d’Angleterre. Strictement masculine, elle continue d’imposer à ses adhérents l’obligation de croire en Dieu.
Les communistes et la franc-maçonnerie
Il y a un siècle, l’interdiction aux communistes d’appartenir à la franc-maçonnerie, édictée par Trotsky lors du 4ᵉ congrès de l’Internationale communiste, tenu à Moscou, du 5 novembre au 5 décembre 1922, avait provoqué la démission ou l’exclusion de nombreux communistes francs-maçons, dont celle de Louis-Oscar Frossard, le secrétaire général du Parti communiste, qui fut franc-maçon au GODF entre 1926 et 1937.
L’interdiction devient obsolète quelque temps après le discours de la « main tendue » de Maurice Thorez aux catholiques, le secrétaire général du PCF estimant, en 1938, que l’heure n’était pas aux « disputes entre communistes et francs-maçons », permettant de fait la double appartenance.
Le nouveau Grand maître du Grand Orient de France aura sans doute, dans les mois à venir, à se positionner sur des questions de laïcité qui ne cessent d’être instrumentalisées à coups de paniques morales pour diviser la société et qui fracturent le camp progressiste.
