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Calais antisociale

Les rochers de la honte

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Mise à jour le 27 novembre 2024
Temps de lecture : 2 minutes

C’est la fin de l’automne, le début des froids hivernaux. C’est le moment choisi par Natacha Bouchart, maire de Calais et vice-présidente de la région Hauts-de-France, pour repousser les réfugiés et sans-abris vers le froid venu de la mer.

5.200 tonnes de rochers posés à deux pas du beffroi, sur les zones herbeuses de promenades et le long des quais de centre-ville, c’est le nouveau visage de la ville.

Comme un doigt d’honneur dressé face aux organisations humanitaires qui œuvrent sans relâche sur la Côte d’Opale, c’est face au collège Jean Jaurès que débute cet enrochement de la ville destiné à empêcher toute implantation de tente protectrice.

L’ancienne directrice des mal-nommées Ressources humaines, Nathalie Keuroglanian n’en est pas à son coup d’essai. En 2017, elle faisait déjà interdire la distribution de repas aux réfugiés et avait tenté de faire construire un mur tout le long de la rocade littorale, isolant la ville de l’extérieur.

Devenue LR-macrono-compatible, celle qui doit beaucoup à l’extrême droite a troqué ses projets trumpistes trop voyants contre des aménagements moins exubérants qu’un mur de parpaings ou de barbelés à lames.

Où va s’arrêter cette folie qui vise à repousser les exilés vers l’eau, dans laquelle 80 d’entre eux se sont déjà noyés cette année ? À deux pas des premiers enrochements du quai Andrieux, au pied du Collège Jean Jaurès des affiches du Rassemblement national affichent déjà fièrement le portrait de leur leader, annonciateur d’un ordre nouveau qui se dévoile déjà sous le beffroi.

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