Entre tarifs prohibitifs, gestion privatisée et promesses politiques, le sujet est devenu un véritable casse-tête.
Des tarifs qui font mal
Dans de nombreuses villes de l’hexagone, de Nancy à Bordeaux, les témoignages se multiplient. À Cambrai, une patiente explique à l’AFP que « payer 2,70 € de l’heure » est difficile pour elle, surtout en tant que mère célibataire. « 35 euros sur une semaine, ça fait cher », renchérit un employé de mairie auprès de l’agence de presse.
Le temps de gratuité, souvent réduit à peau de chagrin, n’arrange rien. À Saint-Étienne, il est passé de deux heures à une demi-heure, laissant peu de répit aux familles.
Derrière ces tarifs, on trouve des géants du stationnement comme Indigo, Q-Park, Vinci ou EFFIA. Ces opérateurs privés ont pris le contrôle des parkings de nombreux hôpitaux et les ont transformés en véritable business. Les établissements de santé, eux, justifient cette externalisation par des contraintes budgétaires. À Cambrai, par exemple, l’hôpital a préféré investir dans un scanner plutôt que dans la construction d’un parking. Mais cette logique économique ne passe pas.
Une réponse politique attendue
Face à la grogne, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a promis d’intervenir. Le 12 février 2025, il a annoncé son intention de faire baisser les frais de parking, notamment pour les maladies longues. Une conférence avec les directeurs généraux de CHU est prévue le 6 mars 2025 pour discuter des modalités.
Mais les usagers restent sceptiques. Entre promesses et réalités, le fossé est souvent grand. Les associations et les syndicats réclament une révision des tarifs, voire un retour à la gratuité.
Au-delà des chiffres, cette polémique soulève une question plus large : celle de l’accès aux soins. Comment justifier que des familles déjà fragilisées par la maladie doivent en plus assumer des frais de stationnement exorbitants ? La réponse politique sera-t-elle à la hauteur des attentes ? Rien n’est moins sûr.