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Journée nationale

Comment faire face au harcèlement scolaire ?

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par Sethi
Temps de lecture : 3 minutes

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École Éducation

Ce 7 novembre est dédié à la lutte contre le harcèlement scolaire. Phénomène polymorphe, souterrain, il est difficile de le détecter faute de moyens et encore plus de le combattre efficacement. Les numéros verts et les marches blanches sont-ils de taille face à cette hydre  ?

Dans un entretien du 27 septembre 2023, l’Avant-garde, le journal de la jeunesse communiste, interrogeait Brice Castel, secrétaire général du syndicat des assistants sociaux de l’Éducation nationale. Le constat était accablant : pour 12 millions d’élèves, il y a… 2800 assistants sociaux (on estime à environ 700.000 le nombre d’élèves victimes de harcèlement). Et les coupes budgétaires dans la fonction publique ne vont pas arranger les choses !

En parallèle, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, lui-même ancienne victime de harcèlement scolaire, vient de lancer sa fondation dédiée au sujet, « Faire Face » ce mercredi 6 novembre.

Identifier les types de harcèlement

Si le phénomène du harcèlement explose, c’est que depuis quelques années, on met un nom sur les agressions subies par les élèves, mais également parce que les réseaux sociaux et surtout l’accès à ces derniers à toute heure du jour ou de la nuit coupe les victimes de temps de répit nécessaires, sans même parler de l’intensité de la violence qui croît avec le sentiment d’impunité.

On parle donc de harcèlement pour des situations très diverses, qui sont toutes des agressions en meute : on se relie, on se construit, on brille par la désignation d’un bouc-émissaire. Nuire, faire souffrir, briser sont alors des petites victoires sans conséquences pour leurs auteurs qui ne se perçoivent pas comme harceleurs. Alors que l’adolescence est une période de grands troubles (physiques, moraux, affectifs, sociaux, etc.), les cadres moraux considérés par les adultes ne sont pas opérants : les victimes n’ont pas de quoi relativiser, les harceleurs pas de quoi se sentir coupables.

Que faire ?

Guy Debord parlait en 1967 de société du spectacle pour décrire la société occidentale centrée sur la consommation, les plaisirs et la distraction, nous sommes aujourd’hui dans la société de la controverse.

Les enfants et adolescents sont des éponges, imprégnés par cette société du conflit, sans savoir distinguer les personnes des idées. C’est toute la société qui est donc responsable de la prévention du harcèlement, et de sa prise en charge. Il est nécessaire que les moyens humains suffisants soient mis en place dans les établissements scolaires, à travers le recrutement d’assistants sociaux, mais également en formant professeurs et administrations à l’empathie, à la curiosité et à la prise en charge des élèves. Enfin, les parents doivent également être accompagnés et pouvoir solliciter de l’aide qualifiée au besoin.

Les journées nationales, les fondations, les cours d’empathie, les marches blanches sont indispensables pour faire la démonstration publique des limites morales. Mais c’est d’adultes et de temps de répit dont les jeunes ont besoin. On ne peut pas « faire face » à un problème et sécher les séances dédiées au Budget qui permettraient de le traiter.

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