Tous trois sont accusés par 31 personnes sans-papiers qu’hébergeaient ces communautés, de travail dissimulé et de harcèlement moral. À Saint-André-lez-Lille, 21 compagnons sans-papiers s’étaient mis en grève dès juillet 2023. Leur mouvement a duré plusieurs mois et ils ont manifesté chaque jour devant le local. Deux semaines avant ce mouvement, le 13 juin 2023, une perquisition avait eu lieu dans les bureaux et les locaux de la Halte-Saint-Jean.
À Nieppe, un mouvement a également été organisé par une dizaine de personnes dénonçant les conditions de travail. D’autres mouvements ont eu lieu l’an dernier à Grande-Synthe (près de Dunkerque) et à Tourcoing. Si l’on ajoute d’autres mobilisations en France, le mouvement Emmaüs, 70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre, semble questionner.
Pour être hébergé et nourri par une communauté Emmaüs, il faut apporter sa force de travail au service de celle-ci. Les sans-papiers, non régularisés malgré plusieurs années de présence et de travail, semblent avoir fait les frais d’un système déviant. C’est en tout cas l’une des questions majeures auxquelles devront répondre les juges lillois.
Ce jeudi matin, tandis que l’audience s’était ouverte, les soutiens aux travailleurs sans-papiers, dont l’UD CGT59 et le comité des sans-papiers du Nord, étaient nombreux devant le tribunal. Ils dénonçaient l’arrivée massive de responsables et employeurs d’Emmaüs, qualifiés de « patrons voyous », venus en renfort de plusieurs régions de France, pour soutenir les accusés.
Liberté Actus reviendra sur ce dossier.