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Le Comité d'organisation des JO bafoue le droit social

« Tout le monde il est beau, tout le monde il est J.O. ! »

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Mise à jour le 23 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Syndicalisme JO 2024

Le président de la République, le ministre de l’Intérieur, les ministres tous démissionnaires se félicitent… À part la polémique déclenchée par les extrêmes droites, une partie de l’Église, quelques intégristes de-ci et delà concernant la cérémonie d’ouverture : rien à l’horizon !

Comme l’aurait dit le général Bazaine à Napoléon III le 18 juillet 1870 : « Sire, l’armée est prête, il ne manque aucun bouton de guêtre  ! » Et ce fut le désastre de Sedan et la fin de l’Empire.

Quelques grains de sable viennent gripper cette mécanique des JO en apparence bien huilée. Heureusement, malgré les coups de boutoir livrés par les gouvernements depuis vingt ans, les syndicats sont toujours là, vigies impérieuses des droits des travailleurs et de la démocratie sociale. Kamel Brahmi, responsable de l’UD CGT de Seine-Saint-Denis, était déjà dans le collimateur. L’an dernier, il avait déjà été écarté, retenu au commissariat de Bobigny, lorsque Emmanuel Macron était venu visiter les installations olympiques en préparation… Surtout pas de vagues et pas de contestations, pas de regards indiscrets !

Salariés taillables et corvéables

Kamel Brahmi monte de nouveau au créneau. Au moins trois salariés embauchés comme cadres quelques jours avant le début des Jeux ont frappé à la porte de la CGT.

Ces cadres avaient la responsabilité de superviser, à Paris ou ailleurs, des sites de compétition ou d’entraînement. Le rythme était prévu pour plus de 60 heures par semaines… Mais très vite, l’enveloppe grossit : l’une des salariés interrogés par France info dit avoir «  travaillé de 6 heures du matin jusqu’à minuit plusieurs jours de suite ». Son contrat stipulait que la durée de travail journalière ne pouvait dépasser 13 heures. Les 11 heures de vacation réglementaire minimum entre deux journées de travail se réduisaient à quelques heures.

Les salariés ont signé un contrat « forfait jour » rémunéré 3.250 € brut mensuel. Ce forfait jour ne prévoit pas le paiement d’heures supplémentaires… Les salariés sont donc taillables et corvéables à merci !

Les salariés soulignent que le nombre d’emplois prévus par les organisateurs des Jeux olympiques est largement insuffisant pour couvrir les besoins. Le secrétaire général de l’UD CGT reprend dans un communiqué l’ensemble de ces faits. Il précise à juste titre que les responsables du COJO, depuis plus d’une année, travaillaient sur l’organisation des JO. Tout était prévu, tout semblait envisagé… sauf le respect du droit du travail  ! Selon le droit du travail, il est tout à fait possible de « gérer ce type d’évènement, il faut embaucher en conséquence et s’il y a un coup de chaud, on paie les heures supplémentaires » indique K. Brahmi.

Quid de la charte sociale ?

Que devient donc la charte sociale annoncée avec tambours et trompettes par le COJO  ? La situation de ces dizaines de cadres n’est pas le seul cas signalé. À la veille de la cérémonie d’ouverture, des intermittents du spectacle ont dû menacer de se mettre en grève pour que le COJO ouvre des négociations à leur sujet. La CGT a aussi souligné de multiples problèmes lors des constructions des installations sportives et des bâtiments.

Jusqu’à ce jour, la direction du COJO a refusé les demandes d’entrevue demandées par la CGT. Les salariés vivant cette situation subissent pressions et intimidations… Interviewés à France info, ils ont demandé que leurs voix soient masquées.

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