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Jeux vidéo

Les salariés d’Ubisoft se mobilisent contre une politique sociale jugée brutale

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Luttes Jeux vidéo Social Emploi

C’est une première pour l’industrie du jeu vidéo en France. Ce jeudi 13 février, les salariés d’Ubisoft ont annoncé une grève générale. Dans la journée, les 400 employés du studio de Bordeaux se sont rassemblés devant les locaux, accompagnés du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV).

Après des premiers mouvements de grève organisés par les salariés en février et octobre 2024, les décisions de l’entreprise continuent à être pointées du doigt par les principaux intéressés.

Des changements de règles contestés

Les salariés bordelais protestent majoritairement contre une réduction du nombre de jours de télétravail autorisés. Bien qu’Ubisoft invoque la « cohésion d’équipe » pour justifier cette décision, le STJV relaie les inquiétudes d’une grande majorité d’employés.

Laura Turban, responsable syndicale STJV à Bordeaux, dénonce l’incohérence de l’entreprise face à ce durcissement à propos du télétravail, le groupe souhaitant réduire le nombre de jours autorisés de trois à deux jours maximum : « Soudainement, le télétravail devient un problème, alors qu’à côté, on parle de licenciements, de burn-out […] On ne comprend pas. ».

« On voudrait pouvoir prendre la décision nous-mêmes » déplore-t-elle tout en précisant que cela fait plusieurs années que les salariés fonctionnent à l’aide du télétravail, que beaucoup ont changé leurs habitudes de vie avec cette méthode et que beaucoup d’entre eux sont « bien plus efficaces » ainsi.

Des rumeurs de démissions forcées

Le STJV souligne néanmoins que les motifs donnés par l’entreprise dissimuleraient une tentative de pousser les collaborateurs à démissionner, en leur imposant délibérément un cadre de travail « infernal ». Selon le syndicat, ces inquiétudes « ne remontent pas à la direction  », une direction bordelaise qui se justifie en affirmant que ce choix est aussi celui d’une « très large majorité des studios ».

Sous couvert d’anonymat, un représentant du syndicat STJV fait émerger les soupçons de bon nombre de salariés par rapport aux motivations du groupe quant à ces changements de conditions. Il dénonce notamment des « cas de harcèlement quasi systématiques, des personnes en burn-out à cause des heures supplémentaires non payées ou des cadences infernales ».

Pour un investissement des salariés non récompensé par Ubisoft, rappelle-t-il, cela s’accompagnerait également de licenciements à la sortie d’un jeu, pour « atteindre les profits qu’on avait promis aux actionnaires  ».

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