Vendredi 4 juillet, seuls 7 véhicules -au lieu de 60 habituellement- sont sortis des usines beauvaisiennes tandis que les usines Massey d’Ennery (57) et Courcouronnes (91) étaient également en grève.
« Une erreur dans l’annonce initiale », a expliqué la direction qui, dans le calcul de la prime d’intéressement, avait oublié de retrancher les 20 % de charges sociales versées à l’État.
Mais cette « erreur » a des répercussions sur la vie des salariés. Forts de l’annonce patronale, ils avaient à choisir -et ont déjà choisi pour beaucoup- entre l’encaissement de la prime ou le placement d’une partie de celle-ci. Or, une amputation de 20 % peut faire mal et mettre à mal des projets qu’ils ont engagés et se retrouvent désormais sous-financés. La direction refuse cependant de prendre en compte ces problèmes qu’elle a elle-même causés.
Des pertes de 400 à 1000 euros
Thierry Aury, secrétaire fédéral du PCF et élu communiste beauvaisien, était sur les piquets de grève et déclarait être « solidaire des salariés qui demandent à la direction de maintenir le niveau qui avait été annoncé (…), d’autant que les actionnaires continuent de se gaver, et ont bénéficié de la construction du "pont AGCO" financé à 97 % par l’argent public (…), tandis que du côté des salariés, c’est pour chacun une perte de 400 à 1 000 euros selon leur qualification. »
Les syndicats réclament également le versement annoncé de la prime, car ils estiment que cette erreur incombe à la direction et que les salariés n’ont pas à en faire les frais.
Les patrons n’entendent pas négocier et verseront la prime amputée de 20 % le 25 juillet.
Rappelons qu’il y a moins d’un an, Massey annonçait la suppression de 103 postes de travail à Beauvais, juste après avoir touché 13 millions d’euros d’aides publiques pour des investissements devant créer 300 emplois.
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