Un ras-le-bol général
À partir du 17 novembre 2024, un nouveau système de pilotage automatique développé par Alstom a été mis en service à l’essai sur le réseau Ilévia pour l’exploitation de la ligne 1 du métro lillois. Mesure qui est censée être un pas décisif vers le doublement des rames attendu pour début 2026.
Cependant, depuis la mise en place de ce nouveau pilote, les problèmes se multiplient sur la ligne (pannes, retards, attentes interminables). Les retards s’accumulent pour les travailleurs et les étudiants, mettant à mal le quotidien des habitants de la métropole lilloise. C’est souvent dans les moments de panne que l’on observe les dysfonctionnements. Par exemple, lors de la panne du 16 janvier après-midi, de nombreuses personnes porteuses de handicap n’ont pas été prises en charge prioritairement au sein des bus relais…
De plus, les employés de Ilévia sont en première ligne face à cette gestion calamiteuse qui dégrade leurs conditions de travail. La CGT, syndicat majoritaire à Ilévia, déclarait en décembre dernier que « la gestion privée à des fins lucratives de notre bien commun a clairement montré ses limites ! »
Pendant ce temps, chez les actionnaires…
Actuellement, cela fait 7 ans que la société Ilévia du groupe Keolis est gestionnaire du réseau de transports au sein de la métropole lilloise. Le bilan est désastreux : abonnement en constante augmentation, dégradation du confort des usagers, pannes à répétition.
Si des difficultés se présentent, c’est que la direction de Keolis prend sur elle et se sert la ceinture, non ?
Évidemment, non. La société a engendré un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros en 2023. Une somme qui a sans aucun doute bien rempli les proches des principaux actionnaires de Keolis. C’est-à-dire la SNCF (propriétaire à 70 %) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (propriétaire à 30 %).
À la fin de l’année 2024, Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille (MEL), a déclaré, pour apaiser les tensions, qu’une indemnisation serait accordée aux abonnés. Mais est-ce suffisant pour les travailleurs ayant perdu leur emploi et les étudiants ayant manqué leurs examens ? La réponse se lit sûrement dans le long silence de Monsieur Castelain…