Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/702

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/702

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Karolis Kavolelis/shutterstock
Appauvrissement des travailleurs

Des paies en dessous du SMIC

Accès libre
Mise à jour le 2 janvier 2025
Temps de lecture : 2 minutes

Mots -clé

CGT Social

Un récent rapport de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (ARPE) révèle une différence flagrante dans la rémunération par heure selon les plateformes.

11,3 euros chez Stuart, 10 euros chez Uber Eats (leader du marché), le tout pour un SMIC horaire fixé à 11,65 euros brut. Un revenu moyen constamment en baisse depuis 2021.

Une faible rémunération totalement légalisée

En 2023, les plateformes Uber Eats et Deliveroo avaient signé un accord garantissant aux livreurs une rémunération horaire s’élevant à 11,75 euros bruts, mais il ne prenait pas en compte le temps d’attente entre deux commandes.

En bref, un livreur actif sur l’application n’est rémunéré que du temps où sa commande est active, ce qui ne correspond pas au véritable temps passé sur l’application. C’est ce biais qui explique que le revenu horaire réel des livreurs est en dessous du seuil légal.

Les plateformes se justifient en expliquant que les temps d’attente entre chaque commande a diminué depuis 2022, permettant aux livreurs de pouvoir faire davantage de courses.

Néanmoins, de nombreux livreurs sont actifs sur plusieurs enseignes à la fois, biaisant donc le temps de connexion d’un travailleur sur une même application, ce qui invalide de fait la justification des plateformes.

Un algorithme remis en question

La rémunération des livreurs est calculée par un algorithme opaque, ne leur donnant leur paie qu’au compte-gouttes, en fonction du temps précis de commandes, à la seconde près.

L’Union Indépendants (plateforme de revendications sociales pour travailleurs indépendants) estime que ce système consiste en une « fabrique de travailleurs pauvres » et plusieurs autres syndicats ont exprimé la « nécessité de pouvoir avoir accès à l’algorithme ». Ainsi, plateformes et livreurs ont entamé un cycle de négociations à propos de ce système algorithmique de sorte à mettre autour de la table les plateformes refusant de « discuter de la rémunération » précise la CGT.

De fait, les plateformes attendent sans bouger les résultats de cette expertise comme gage de véracité pour reprendre les discussions autour de la rémunération.

Si les résultats venaient à pencher en faveur du patronat d’Uber Eats ou de Deliveroo, les travailleurs n’auraient qu’à rouler plus vite pour espérer obtenir des augmentations de salaire.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Salaire minimum Pas de coup de pouce pour le Smic

Alors que le groupe d’experts sur le Smic recommande de se limiter à la hausse mécanique prévue par la loi — environ 1,4 % au 1ᵉʳ janvier 2026 — la CGT dénonce une politique salariale qui maintient, selon elle, des millions de travailleurs au seuil du bas salaire. Entre prudence économique revendiquée et revendications syndicales, le débat sur le pouvoir d’achat reprend de l’ampleur.

Crise agricole Vignerons en colère, la Confédération paysanne dénonce un système à l’agonie

La crise viticole met en scène l’affrontement entre deux visions agricoles. D’une part, la FNSEA, qui défend les instruments habituels de gestion de crise et, d’autre part, la Confédération paysanne, qui accuse un modèle libéral d’avoir asphyxié la filière. Dans un climat de colère et d'épuisement, c’est une véritable bataille politique qui traverse le vignoble.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.